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Mardi 16 janvier / Grève au collège Saint Simon

Toulouse, le mardi 16 janvier 2024
À M. le DASEN de Haute-Garonne, M. le président du Conseil départemental de Haute-Garonne,
s/c M. Couliou, principal du collège Saint Simon.

Ce mardi 16 janvier, nous n’avons eu d’autre choix que de nous mettre en grève. C’est une fois encore le seul moyen pour vous alerter sur les graves conséquences que génère le manque de moyens sans lesquels nous ne pouvons assurer ni la continuité du service public d’éducation ni la réussite de tous les élèves. Tous les indicateurs montrent qu’au collège Saint-Simon, les difficultés scolaires des élèves sont importantes. Cela n’est pas un problème en soi. Le problème est d’ignorer ce constat et de ne pas mettre en place les moyens humains en terme d’allègements d’effectifs et de personnels pour y remédier. Et c’est l’institution, donc à l’échelle de notre département, la DSDEN, qui en est responsable. Par conséquent nos revendications portent sur les points suivants :

1) Accompagnement des élèves à besoins particuliers.
« Je défends le thème de l’école inclusive. Ce n’est pas à l’élève de s’adapter au système mais au système de s’adapter aux spécificités des élèves. » Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Malgré l’arrivée cette année de 3 personnels (AESH) supplémentaires, les besoins sont encore loin d’être couverts pour pouvoir réellement prétendre à être une école inclusive. Le manque d’AESH génère de la souffrance chez les élèves non-accompagnés et chez les personnels confrontés à des conditions de travail ingérables malgré les adaptations et aménagements mis en place dans des classes pleines à craquer, notamment sur les niveaux 5 e , 4 e et 3 e . Les conséquences sont concrètes : des élèves vont en cours la boule au ventre parce qu’ils n’arrivent pas à suivre, ou craquent motionnellement. À l’heure où l’on parle de lutte contre le harcèlement et bien-être à l’école, l’Éducation nationale a là un levier sur lequel elle peut facilement agir. Rien que pour le dispositif ULIS, une AESH manque pour avoir un accompagnement complet du groupe. L’actuelle AESH-co favorise l’inclusion en accompagnant les élèves notifiés d’une aide mutualisée en classe de référence mais elle n’est plus disponible pour assurer sa fonction au sein du dispositif quand cela est nécessaire (5h par semaine). Pour les élèves de ce dispositif, c’est donc près de 40 heures de cours où ils n’ont pas l’accompagnement auquel pourtant ils ont droit, soit quasiment l’équivalent de deux postes.

Au total, nous avons 75 élèves avec un PPS, et 9 AESH. Certes, toutes et tous n’ont pas la notification qui leur donne droit à un accompagnement humain, mais tout de même… On peut facilement réaliser l’ampleur des besoins : si on considère 9 contrats de 30 h par semaine, chaque élève a droit à seulement 3,6 h d’accompagnement par semaine en moyenne. Nous savons de source sûre que bien des établissements sont mieux dotés, sans présenter le même niveau de besoins éducatifs que le nôtre.

Pour un accompagnement décent des élèves à besoins particuliers, nous demandons l’embauche supplémentaire et immédiate de 5 AESH, et une politique de formation à leur égard, en commençant par la mise en place d’une FIL.

Les candidatures ne manquent pas, les témoignages sont nombreux de personnes en attente de réponse. Alors pourquoi la DSDEN n’embauche pas ?
Nous réfutons bien évidemment la petite musique qui se répand de plus en plus et qui consiste à dire que l’école inclusive serait responsable de l’effondrement du système scolaire.

OUI à l’école pour tous, OUI à l’école adaptée, OUI à la valorisation des potentialités de chacun !
Mais pour cela, donnez-nous les moyens nécessaires pour conduire ces élèves à besoins éducatifs particuliers vers davantage d’autonomie, pour leur assurer une scolarisation de qualité qui prenne en compte les besoins de chacun.

2) Heure de concertation.
L’ouverture du collège Saint-Simon s’est faite l’année dernière à grands renforts d’auto-congratulation des institutions sur le projet de mixité sociale. Pour autant, les moyens sont encore très loin d’être à la hauteur des ambitions d’un tel projet. Mélanger – de manière très limitée – des enfants venus de milieux différents ne suffit pas. Encore faut-il développer un cadre pédagogique qui permette l’accompagnement de ces élèves vers la réussite. Les personnels s’épuisent littéralement dans la mise en place de projets en ce sens.

Pour être efficaces, il nous faut une heure de concertation hebdomadaire incluse dans notre service. Celle-ci nous permettrait d’assurer le suivi de classes : que ce soit parce que le climat scolaire est compliqué (niveau 4 e , le nombre de rapports parle de lui-même), que ce soit parce que le nombre d’élèves nécessitant une prise en charge particulière est important, nous avons besoin de nous réunir pour être collectifs et pertinents dans les dispositifs que nous mettons en place et d’échanger sur la manière de rendre les savoirs et les connaissances accessibles à tous les élèves. Nous n’en pouvons plus de sacrifier nos pauses méridiennes, ou de faire des journées à rallonge.
Les arrêts maladies témoignent de notre fatigue. Nous voulons que l’institution prenne soin de notre santé, et cesse de nous placer dans des conditions de travail qui dégradent celle-ci. L’heure de concertation hebdomadaire incluse dans notre service bénéficiera à tout le monde, et en premier lieu aux élèves.

3) Classes à effectifs allégés.
Le contraste dans les conditions de travail entre les classes de 6 e où les effectifs sont plafonnés à 25, et les autres niveaux où ils sont 30 est saisissant. C’est la deuxième année d’ouverture du collège Saint- Simon, nous avons à présent du recul sur les élèves que nous accueillons et nous pouvons tenir un constat clair : la majorité de nos élèves, près des trois-quarts, présentent des difficultés scolaires. Comment imaginer alors que remplir les classes à ras-bord rende possible la moindre mise en place de la remédiation nécessaire qui permettrait à ces élèves de surmonter les difficultés, et d’arriver en fin de 3 e confiant dans la suite de leur scolarité ? C’est impossible. Cette année en particulier, le niveau 4 e affiche tous les indicateurs au rouge : rapports, sanctions, niveau scolaire…

Et en conséquence, des collègues épuisés, parfois à la limite du burn-out. C’est de la maltraitance, à
la fois pour les élèves maintenus en situation d’échec, et pour les personnels. Nous ne pourrons pas travailler sur les difficultés scolaires dans des conditions pareilles. Il est tout de même ironique de constater que nous avons la même DHG que des établissements avec un IPS largement supérieur, qui accueillent des élèves beaucoup plus rodés au cadre scolaire et moins en difficulté ! Ne parlons as d’égalité des moyens mais d’équité.
Il nous faut donc pour l’an prochain une DHG suffisante afin de mettre en place des classes à effectifs réduits à 25 maximum par classe. Sinon nous courrons à la catastrophe, en particulier sur le niveau 3 e . L’institution est également responsable de la santé de ses agents, et actuellement elle la met en péril.

4) Agents techniques.
La prise en compte de notre santé au travail concerne également les agents du département. Ceux-ci demandent depuis l’an passé un personnel supplémentaire. Actuellement, au moins trois d’entre elles et eux ne sont plus en mesure d’effectuer leurs services, et ceci est une conséquence directe de leurs conditions de travail. Mais elles et ils ne sont pas remplacés, et cela pèse sur leurs collègues. Il est à peu près évident qu’avec la montée en effectif, le travail allait être plus important. Mais cela n’a apparemment pas été pris en compte.


Nous demandons donc au CD l’embauche en urgence d’un personnel supplémentaire et le remplacement des personnels absents.

Les personnels en lutte du collège Saint-Simon.

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