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Solidaires national

Liberté pour les associations palestiniennes

L’Union syndicale Solidaires s’insurge contre cette nouvelle tentative des autorités israéliennes de s’ingérer dans les réseaux de solidarité de la société civile pour la défense des droits des Palestinien.nes.

Inquiètes de la solidarité croissante et légitime dont bénéficie la Palestine, les autorités israéliennes n’ont rien trouvé de mieux que d’accuser de terroriste toute organisation qui critique sa politique d’occupation, d’apartheid et d’oppression. Après avoir arrêté leurs dirigeants, perquisitionné, saccagé et parfois fermé leurs locaux, elles espèrent maintenant couper leurs liens avec des organisations occidentales, les financements auxquels elles pourraient prétendre, et finalement leur existence même.

Cette tactique s’inscrit dans un climat général d’intimidation, de harcèlement et de criminalisation du mouvement social en Palestine, dérive dangereuse dénoncée par l’ONU et qu’il est urgent d’entraver. A de nombreux égards, elle ressemble à celle qui consiste à qualifier d’antisémite tout individu qui critique la politique de l’État israélien. Elle ressemble également à celle du gouvernement français et de ses relais parlementaires qui tendent de plus en plus à entraver l’exercice démocratique d’associations qui lui déplaisent.

Nous nous réjouissons des protestations d’Amnesty International, de Human Rights Watch, du ministère palestinien des Affaires étrangères, de B’Tselem et d’autres.

Nous espérons que les associations et les autorités occidentales ne tomberont pas dans ce piège grossier, sans preuves ni fondement, concernant en particulier des organisations avec lesquelles nous travaillons depuis des décennies et dont la valeur n’est plus à démontrer, tout comme le ridicule de ce qualificatif de « terroriste ».

Après l’avoir fait avec l’organisation Samidoun, l’Union syndicale Solidaires réaffirme son soutien plein et entier aux associations Addameer (association qui défend les droits des prisonnier.es politiques palestinien.nes), Al-Haq (association palestinienne de défense des droits humains), Bisan Center for Research and Development, Defense for Children International-Palestine (branche palestinienne d’une organisation internationale de défense des enfants), Union of Agricultural Work Committees (union de comités agricoles), et Union of Palestinian Women’s Committees (association palestinienne de défense des droits des femmes).

Signalons que l’application de ces directives israéliennes à des organisations sous autorité palestinienne est en soi une atteinte au droit international. Signalons que cette tactique minable émane du ministre « centriste » Benny Gantz, ce qui démontre la dérive dangereuse de cet État que plus personne ne peut sérieusement qualifier de démocratique. Signalons enfin que Al-Haq est membre de la FIDH, et qu’elle a reçu le prix des droits humains de la République française en 2018. La République française va-t-elle maintenant se dédire parce que l’État israélien le lui demande ?

Il est urgent que la communauté internationale mette un frein à ces dérives antidémocratique d’un État qui se croit tout permis. Il est urgent que l’enquête de la Cour pénale internationale sur les crimes d’Israël aboutisse. Il est urgent que les autorités françaises prennent la mesure de l’urgence de la situation et fassent pression sur cet État voyou, pour qu’enfin la justice prévale en Palestine. Exprimer « sa préoccupation » ne suffit plus, des sanctions s’imposent pour faire cesser l’impunité.