Solidaires 31Solidaires nationalLes Zapatistes sont enfin en Europe !
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Les Zapatistes sont enfin en Europe !

Après plusieurs mois d’attente la délégation « aéroportée » de 160 zapatistes est arrivée à Vienne le 14 septembre. Celle de la CNI composée de 16 personnes y a atterri le 21 septembre.

Plusieurs délégations de toute l’Europe dont faisait partie l’Union Syndicale Solidaires, sont venues les accueillir et leur souhaiter la bienvenue dans l’Europe insoumise « SLUMIL K´AJXEMK´OP « .

Après moulte échanges l’Escuadron 421 est reparti, mais l’invasion consensuelle de « Tournée pour la Vie » continue.

Les compas ont divisé « SLUMIL K´AJXEMK´OP » en 3 Zones dans lesquelles ielles vont se répartir en 28 groupes non mixte d’« Écoute et Parole » et un groupe de 11 personnes composés de mères et d’enfants (le « Comando Pop Corn »).

Iels seront dans la Zone 1 du 21 septembre au 10 octobre, dans la zone 2 du 10 octobre au 6 novembre, et dans la zone 3 du 6 novembre à début décembre.

La France est dans la Zone 2 avec les îles britanniques, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg,la Suisse, l’Italie, la Grèce, la Turquie et Chypre. A priori 6 groupes sillonneront les différentes régions de France, répondant aux nombreuses invitations reçues. Un agenda public devrait être finalisé prochainement et sera diffusé.


Caracol solidaires


Solidaires organise une formation / rencontre interne avec les Zapatistes qui étaient initialement prévue début juillet.

Le Caracol Solidaires aura donc lieu les 2 et 3 novembre à La Pépinière à Châtenay-sur-Seine.

Depuis que Solidaires s’investit dans des projets de solidarité avec les communautés du Chiapas, que des délégations sont organisées pour rencontrer les zapatistes au Mexique et que des formations sont organisées ici pour apprendre de ces expériences, ces deux journées seront l’occasion exceptionnelle d’échanger directement avec les membres de la délégation zapatiste qui arriveront dans les prochaines semaines pour une tournée en Europe.

Les zapatistes ont insisté pour qu’il soit laissé du temps pour les échanges.

Ces temps d’échanges auront lieu autour de 4 thématiques :

• Féminisme

• Écologie

• Organisation / démocratie

• Luttes actuelles dans la santé, l’énergie, l’éducation, le rail.

Une soirée festive est prévue le 2 novembre au soir.

Une garde d’enfants est prévue sur place .

Nous travaillerons sur des perspectives de luttes et de solidarités futures.

Cette formation sera aussi un espace autogéré avec la participation des stagiaires à l’animation et à des tâches collectives.

Pour vous inscrire, il faut faire vite pour déposer vos CFESS et et vous signaler auprès de vos syndicats ou Solidaires locaux

https://solidaires.org/Regards-croi…

Répression au Chiapas :

Le 11 septembre 2021, le matin et alors que la délégation zapatiste aérienne se trouvait dans la ville de Mexico, des membres de l’ORCAO, organisation paramilitaire au service du gouvernement de l’État du Chiapas, ont séquestré les compañeros Sebastían Nuñez Perez et Jose Antonio Sanchez Juarez, autorités autonomes du conseil de bon gouvernement de Patria Nueva, Chiapas.

L’ORCAO est une organisation politico-militaire à caractère paramilitaire ; elle a des uniformes, des équipements, des armes et des munitions acquises avec l’argent qu’elle reçoit des programmes sociaux. Elle en garde une partie et donne l’autre aux fonctionnaires pour qu’ils communiquent sur le fait que la politique d’assistanat se réalise bien. Avec ces armes, elle tire toutes les nuits sur la communauté zapatiste de Moisés y Gandhi.

L’EZLN a attendu avec patience jusqu’à ce que s’épuisent toutes les voies possibles vers la solution.

Pendant que le gouvernement de l’état du Chiapas sabotait et entravait la libération, ce sont des organisations de défense des droits humains et l’église catholique progressiste qui ont évalué avec justesse ce qu’il pourrait se passer.

Les compañeros ont été privés de leur liberté pendant 8 jours et ont été libérés le 19 septembre 2021, grâce à l’intervention de la paroisse de San Cristóbal de las casas et d’Oxchuc. Les compañeros ont été dépouillés d’une radio de communication et de 6000 pesos en liquide qui appartiennent au conseil de bon gouvernement.

Si l’escalade du conflit n’a pas débouché sur une tragédie, c’est grâce à l’intervention du diocèse, des organisations de défense des droits humains et grâce aux mobilisations et aux dénonciations réalisées au Mexique, et surtout en Europe.

L’administration de Rutilio Escandón est en train de faire tout son possible pour déstabiliser l’Éétat mexicain du Chiapas :

Elle réprime avec luxe de violences la communauté des écoles normales rurales ;

Elle sabote les accords pris entre le professorat démocratique et le gouvernement fédéral, poussant les instituteurs à se mobiliser radicalement pour que soient respectés les dits accords ;

Ses alliances avec le narcotrafic font que les communautés originelles se voient obligées de former des groupes d’autodéfense, parce que le gouvernement ne fait rien pour préserver la vie, la liberté et les biens des habitants. Non seulement le gouvernement du Chiapas couvre les gangs de narcotrafiquants, mais il encourage, promeut et finance aussi des groupes paramilitaires comme ceux qui attaquent continuellement des communautés à Aldama et à Santa Martha.


Il mène une politique vaccinale intentionnellement lente et désordonnée qui est en train de provoquer des désaccords parmi la population rurale et qui ne tardera pas à exploser. Pendant ce temps, le nombre de morts dues à la covid augmente dans les communautés sans qu’elles soient prises en compte.

Ses fonctionnaires sont en train de voler tout ce qu’ils peuvent du budget de l’État du Chiapas, se préparant peut-être à un effondrement du gouvernement fédéral ou pariant sur un changement de parti au pouvoir.

Il a maintenant essayé de saboter la sortie de la délégation Zapatiste qui participe à la traversée pour la vie, chapitre Europe, en ordonnant à ses paramilitaires de l’ORCAO l’enlèvement de nos compagnons, laissant le crime impuni et essayant de provoquer une réaction de l’EZLN dans le but de déstabiliser un État dont la gouvernance ne tient qu’à un fil.

Nous appelons l’Europe d’en bas et à gauche et la Sexta nationale et internationale à manifester devant les ambassades et consulats du Mexique, et les casas del gobierno de l’État du Chiapas, pour exiger qu’ils cessent dès maintenant les provocations et qu’ils abandonnent le culte de la mort qu’ils professent. La date fixée est le vendredi 24 septembre 2021.

Devant l’action et l’omission des autorités d’État et fédérales face au crime actuel et aux crimes antérieurs, l’EZLN a annoncé qu’elle prendrait les mesures pertinentes pour que la justice soit appliquée aux criminels de l’ORCAO et aux fonctionnaires qui les parrainent.

le communiqué intitulé « Le Chiapas au bord de la guerre civile » termine ainsi :
« C’est tout. La prochaine fois il n’y aura plus de communiqué. C’est-à-dire, il n’y aura pas de mots, mais des actes.

Depuis les montagnes du Sud-est mexicain

Au nom du CCRI-CG de l’EZLN

Sous-commandant insurgé Galeano

Mexique, 19 septembre 2021. »

https://enlacezapatista.ezln.org.mx…

Commando Palomita

Le commando « PopCorn » est composé de 6 enfants et 5 mères. Le groupe se déplacera ensemble durant ces 3 mois en Europe.
« Je n’en suis pas certain, mais la légende situe la gestation de cette unité d’élite de l’euzèdélène voilà quelques lunes.

Bien que le commandement général zapatiste ait nié encore et encore son existence, et range ces médisances dans le dossier des « Mythes géniaux ou pas » (aux côtés des légendes du Sombrerón, de la Xpakinté et des recettes gastronomiques du défunt SupMarcos), les rumeurs situent la naissance du désormais célèbre Commando Pop Corn dans le Caracol de Tulan Kaw, à la fin de l’année 2019.

Lorsque La Extemporánea a été informée que, enfin, les vols avaient été obtenus et, surtout, un endroit pour atterrir en Europe, notre célèbre héros (moi) a convoqué le Commando Popcorn et leur a dit : L’incomparable et idolâtré héros (toujours moi, mais plus humble si tant est que ce soit possible) les prévînt : « Vous allez enfin partir dans quelques jours. Il est interdit de tomber malade ou de se faire mal. Vous devez faire attention à vous, parce que celui qui arrivera avec des égratignures n’aura pas de pop corn. C’est clair ? »

Tou.te.s répondirent affirmativement.

https://vimeo.com/599879721


Après 17 ans.

(La Section milicienne Ixchel-Ramona).

Parmi les membres de La Extemporanéa se trouve une section de miliciennes. En plus de faire partie des groupes d’« Écoute et Parole », elles se chargeront de la sécurité de l’aéroportée et de participer à une ou plusieurs rencontres de foot avec des équipes féminines de la géographie européenne.

Il y avait 196 miliciennes inscrites pour voyager. Une vingtaine avaient moins de 18 ans, mais elles se sont préparées pour des voyages postérieurs et pour les continents d’Asie, d’Océanie, d’Afrique et d’Amérique, prévoyant qu’elles seraient alors majeures pour pouvoir obtenir un passeport.

Extrait du communiqué « Pour la défense de 17 años.

https://enlacezapatista.ezln.org.mx…

Je n’en suis pas très sûr, mais je crois que c’était en 2018.

À l’occasion de la Première Rencontre de Femmes qui Luttent, il fut décidé que les miliciennes se chargeraient de la sécurité. Elles furent convoquées pour s’entraîner. Dans les défilés, c’était du grand n’importe quoi. Aussi variés que les langues qui leur donnent une origine et un but, leurs pas étaient désordonnés, sans rythme. Elles avaient beau s’entraîner, il n’y avait aucune amélioration. Désespéré, je décidai que peut-être avec un rythme musical, elles pourraient uniformiser leur pas. Les tercias1 étaient en train de tester la sono. Je leur demandai si elles avaient amené de la musique. « Seulement des cumbias et du reggaeton », me répondirent-elles. « À part ça, autre chose », insistai-je. « Rien d’autre », répondirent-elles en riant. J’ai demandé aux miliciennes, pour savoir si l’une d’entre elles avait dans son portable une chanson que je pourrais utiliser. Chuchotements et rires complices entre elles. Elles ont tardé. Finalement, l’une d’elles dit : « Seulement des cumbias », « Bon », je me suis dit, résigné, « Quelles cumbias vous avez, donc ? Et ne me dites pas celle du Moño Colorado parce que vous allez toutes mourir misérablement » — À nouveau petits rires et chuchotements en 4 langues mayas différentes. Après un moment « Juste une, celle de 17 años. » « Vous avez toutes une seule cumbia et c’est la même ? » « Oui, celle de 17 años. » « Bon, d’accord, celle-là, alors donnez-la aux tercias pour qu’elles la mettent sur le grand ampli. Et formez les rangs pour reprendre l’entraînement. »

https://vimeo.com/599747337