SUD Education 31-65 a organisé, avec le CEFI midi-pyrénées, une formation interprofessionnelle sur la question de l’illétrismeElle a eu lieu à Toulouse le 13 décembre au local du 52 rue Babinet. 

Cette formation a été animée par Taoufik Rouabhi, journaliste, éducateur, ancien personnel en contrat précaire de l’education nationale. Il a réalisé un court métrage, « Cas comme Camille » qui aborde de façon sensible la situation des personnes illettrées, dans leur vie quotidienne et dans le monde du travail. Voici sa note d’intention :

En France il existe 2,5millions d’adultes illettrés. L’illettrisme c’est 7% de la population de plus de 18 ans, dont 51% exercent une activité professionnelle.

«  Cas, comme Camille » est le résultat de dix ans de travail, de rencontres et d’échanges avec des personnes illettrées actives.

Cela fait dix années que je suis éducateur, je croise des hommes et des femmes de tous les âges qui vivent dans des contextes très différents et qui sont confrontées au problème de l’illettrisme.

Si le fait de ne pas savoir lire et écrire est vécu comme un cauchemar et une honte au quotidien par ceux qui le subissent, cela ne les exclut nullement de la vie sociale.

Faire face aux situations de la vie quotidienne sans savoir lire et écrire exige beaucoup de courage, de volonté et la mise en place d’habiles stratégies de contournement.

Les illettrés que je rencontre sont loin d’être des incapables. Au contraire, ils mettent en œuvre de nombreuses stratégies pour accomplir leur travail sans être démasqués.

Les personnes touchées par l’illettrisme peuvent se montrer très créatives lorsqu’il s’agit d’effectuer une tâche et parviennent à trouver une solution et des voies nouvelles pour contourner un problème.

C’est pour déconstruire l’image d’une population plus souvent connue à travers l’imaginaire social comme une population marginalisée que l’envie de réaliser ce film est née. Michel Foucault écrivait dans son livre « Dits et Ecrits» : « J’aimerais bien écrire l’histoire des vaincus. C’est un beau rêve que beaucoup partagent : donner enfin la parole à ceux qui n’ont pu la prendre jusqu’à présent, à ceux qui ont été contraints au silence par l’histoire, par tous les systèmes de domination et d’exploitation« .

Je voudrais montrer comment une personne en situation d’illettrisme puise dans son imagination des ressources pour faire face au quotidien, en partageant une journée d’une femme qui ne sait ni lire, ni écrire, parce que l’illettrisme pénalise plus les femmes que les hommes en matière d’emploi.

Ce film, regroupe plusieurs situations de la vie quotidienne d’une personne en situation d’illettrisme, s’il valorise la maîtrise de savoir- faire et la capacité de repérage chez une personne illettrée, c’est pour lui redonner confiance, la réconcilier avec l’écriture et la lecture. Il suscite une prise de conscience et donne un visage humain à un phénomène invisible.

Ce projet s’inscrit dans une démarche pédagogique ayant pour but la lutte contre l’illettrisme. »

Au cours de ce stage a été produit une affiche, voir ci-dessous, que nous vous invitons à diffuser le plus possible autour de vous. Et à télécharger ici.

Nous vous conseillons également de voir le film « Cas comme Camille »

Le film “Cas Comme Camille” sur l'illettrisme et pour lutter contre les idées reçues.Le film “Cas Comme Camille” sur l'illettrisme et pour lutter contre les idées reçues.Ruraletv.fr

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