Cabinets de conseil : McKinsey et cie… rendez l’argent !
Au cours du quinquennat Macron, plus de deux milliards et demi ont été dilapidés… dans le recours à des cabinets de conseil. Ce montant a même presque atteint 1 milliard sur la seule année 2021.
Pognon de dingue distribué à ces cabinets de conseil par des gouvernements ravis de travailler entre casseurs de services publics tout en se finançant sur fonds publics.
Des centaines de milliers d’euros se sont ainsi envolés pour chaque rapport ; pour réfléchir ici à “l’évolution du métier d’enseignant” ; là sur le “télétravail dans la fonction publique”…
Pourtant, qui mieux que les premier-es concerné-es, les agent-es publics dans ces cas-là, pour s’emparer de ces sujets et savoir ce qu’iels ont à faire.
Les travailleuses et travailleurs n’ont jamais besoin que d’elleux-mêmes pour débattre, s’organiser et faire évoluer leur outil et conditions de travail.
D’autres rapports issus de ces mêmes cabinets de conseil (alors même que les services de l’Etat ont bien entendu en leur sein tous-tes les agent-es nécessaires) sont d’un mépris encore plus immense pour la population qui subit les politiques libérales et peinent à finir le mois. Ils prônent ainsi sans vergogne la suppression d’aides sociales, des mesures régressives pour les réformes à venir type retraite…
Les cabinets de conseil, chantres de l’austérité et de la doctrine libérale, ne sont rien d’autre que des valets grassement rémunérés par l’argent public.
Alors que la priorité du gouvernement devrait être la prise en compte des besoins de la popula-tion, et notamment le développement des services publics qu’il s’acharne à détruire depuis des années, les ministres n’ont eu de cesse de commander des rapports pour rien, si ce n’est légi-timer la paupérisation des services publics, au profit d’entreprises privées attendant les mar-chés juteux.
La pandémie a bien démontré ce que Solidaires défend depuis longtemps. La nécessité de services publics pour l’ensemble de la population, répondant aux besoins sociaux et enjeux écologiques sur l’ensemble du territoire. C’est bien cela l’urgence absolue.
L’état des services publics est pourtant effarant : services de santé qui n’avaient déjà pas les moyens de fonctionner avant la crise sanitaire et qui depuis sont toujours plus pressés et pres-surisés. Education nationale là aussi sans moyens suffisants, diminution des services de con-trôle, comme l’inspection du travail notamment, suppression de postes dans des services déjà à flux tendu notamment aux Finances Publiques, … etc.
Double effet gagnant pour les cabinets puisque ces mêmes suppressions permettent d’éviter de contrôler ces mêmes cabinets de conseil qui justement pratiquent l’évitement fiscal.
Les cabinets de conseil prennent l’argent de l’Etat mais font en sorte de ne jamais participer à l’effort collectif au travers de l’impôt. La population et les services publics n’ont pas besoin d’eux.
Solidaires condamne et dénonce ces dérives inacceptables et ce pillage du bien public au profit d’intérêts privés. Cet énième épisode démontre qu’il faut sortir du capitalisme et des politiques néolibérales menées par et pour les riches, au détriment de la population et notamment des classes populaires, premières bénéficiaires des services publics.
Cabinets de conseil : ça nous coûte un pognon de dingue Par SOLIDAIRES Finances publiques
Si les recours aux cabinets de conseil n’ont pas été institués sous la présidence d’Emmanuel Macron, le coût pour les finances publiques a été sensiblement alourdi, et a même doublé entre 2018 et 2021 pour un montant total avoisinant les 2,4 milliards d’euros en 4 ans.
Alors qu’est systématiquement avancée la maîtrise des dépenses publiques pour rogner sur les moyens du service public et augmenter les suppressions d’effectifs, il est insupportable que des sommes colossales soient allouées à des groupes privés pour conduire des politiques d’austérité. Pour Solidaires Finances Publiques il n’est pas tolérable que des millions d’euros soient déboursés pour proposer de réduire de 5 euros les APL pendant que 80 à 100 Milliards d’euros s’évaporent en fraude fiscale chaque année. Pour rappel, à la lecture des bilans d’activité 2020 et 2010 de la DGFiP (direction générale des Finances publiques), plus de 24 000 postes ont été supprimés à la DGFiP ces 10 dernières années, dont près de 2220 pour les seuls effectifs du Contrôle Fiscal Externe.
Il est d’autant plus choquant que les deniers publics soient ainsi dilapidés alors que la commission d’enquête du Sénat a révélé que le cabinet McKinsey n’avait pas payé d’impôts sur les sociétés en France depuis au moins dix ans. Sans doute que la baisse des impôts sur les sociétés de 33 à 25 %, dont l’impact budgétaire est évalué à 11 milliards d’euros, n’était pas encore suffisante aux yeux du groupe McKinsey. Les baisses d’impôts n’empêchent nullement l’optimisation ou l’évasion fiscale dès lors qu’il reste possible de limiter son imposition en utilisant des montages juridiques et en se localisant dans des pays à fiscalité attractive.
Alors que Solidaires Finances Publiques dénonce les sommes colossales allouées aux cabinets de conseil impactant le budget de l’État, d’autres dépenses engagées par l’État, et notamment la DGFiP, sont sujettes à questionnement. L’explosion des partenariats avec des sociétés privées, pour la mise en place de techniques d’intelligence artificielle, témoigne des velléités dépensières des administrations. Citons notamment la mise en place du traitement automatique d’analyses prédictives dans les services de contrôle de la dépense, le partenariat avec la société Homiwoo pour les évaluations domaniales, ou encore le partenariat avec Google et Cap Gemini pour la mise en place du Foncier Innovant ; ce dernier projet se chiffrant déjà à 24 millions d’euros pour des résultats pour le moins incertains. Les politiques dogmatiques de réduction des effectifs conduisent à une externalisation à outrance de missions de services publics.
Depuis des années, sous prétexte de réduction des dépenses publiques, les mêmes politiques sont à l’œuvre dans les services publics et de la DGFiP : suppressions massives d’emplois, suppression des implantations territoriales pour les remplacer par des Établissements France Service sans présence d’agents de la DGFiP, tout en confiant à des boites privées à la fois les réflexions et les réalisations des politiques de services publics. Pour Solidaires Finances Publiques, il est urgent de rappeler l’utilité, la nécessité du Service public pour le plus grand nombre. Sans services publics, il ne peut y avoir d’égalité citoyenne ni de justice sociale.