Nous sommes des centaines de femmes et d’hommes qui avons marché à travers toute la France.
Parti.e.s de Montpellier et de Marseille le 19 septembre pour rejoindre Paris à pied le 17 Octobre, des marcheuses et des marcheurs de Grenoble, Toulouse, Lyon, Nice, Lille, Strasbourg, Dijon, Nantes, Nancy, Metz, Verdun, Valence, Le Havre, Rouen, Joigny, Rennes et Paris nous ont rejoint pour converger vers Paris.
Dans un contexte de crise sanitaire et sécuritaire exceptionnelle, nous avons marché 850 km pour demander la régularisation de notre situation administrative. Mais à ce jour, nous n’avons toujours eu aucune réponse du gouvernement français.
Pourtant, depuis le début de cette crise sanitaire de la Covid 19, nous, les sans-papiers, sommes en première ligne dans plusieurs secteurs de l’économie (aide à la personne, restauration, nettoyage, livraison, logistique, BTP, agriculture, …) et alors même que nous sommes ou avons été les premiers de corvée et avons concouru à sauvegarder l’économie mais également des vies humaines, aucune reconnaissance ne nous est accordée par l’octroi d’un titre de séjour.
Nos conditions de vie où nous sommes entassés dans des foyers de migrants insalubres, hôtels ou abris et nos conditions de travail sans toujours les protections et les distanciations nécessaires face à la Covid 19, accentuent notre vulnérabilité face à ce virus dont nous sommes aussi et de façon totalement involontaire, susceptibles de devenir des vecteurs.
Et ceux d’entre nous qui ont dû cesser le travail pendant le confinement n’ont pas pu bénéficier du chômage partiel du fait de leur situation administrative. Ils se retrouvent donc dans une situation d’extrême précarité.
Tout au long de cette marche, nous avons expliqué comment notre force de travail est exploitée par des bureaux d’intérim ou des patrons qui s’exonèrent de respecter le code du travail lorsqu’il s’agit de personnes sans-papiers. Ils profitent ainsi d’une main d’œuvre à bas coût, interchangeable et corvéable à merci puisque sans protection juridique. La main d’œuvre sans-papiers permet la « délocalisation sur place » pour les secteurs non délocalisables (aide à la personne, restauration, nettoyage, bâtiment, travaux publics, sécurité, agriculture, …), secteurs pourtant au cœur de la vie des français.
Nous avons également expliqué que notre situation administrative de sans-papiers rend impossible l’accès à un logement décent, à l’éducation (surtout pour les mineur.es étranger.es isolé.es) alors même que nous déclarons nos ressources et payons nos impôts et que ces droits sont des droits fondamentaux inscrits dans la Déclaration Universelle des Droits Humains. Nous sommes également victimes de violences policières de la part des gouvernements, que ce soit dans la rue, les campements ou dans les centres de rétention administrative, qui pensent ainsi pouvoir décourager les soi-disant « flots de migrants » qui arrivent en France.
Mais nous sommes là et certains depuis de longues années (8, 10 voire plus) !
Les conflits entretenus par les vendeurs d’armes (dont la France) qui se développent un peu partout dans nos pays, le dérèglement climatique et les pollutions entraînant désertifications, inondations et l’impossibilité de cultiver les terres, l’accaparement des terres par les multinationales n’employant que peu d’autochtones et produisant des aliments qui ne servent pas à nous nourrir, frappent très durement nos pays et ne laissent que l’émigration comme solution pour survivre. Or, il est devenu désormais impossible d’obtenir des visas pour venir légalement.
Plusieurs pays européens et même le nouveau président des Etats-Unis Joe Biden, ont décidé de régulariser massivement les étrangers sans–papiers sur leurs territoires donc cela est possible !
Aujourd’hui nous sollicitons votre aide, que vous soyez collectifs, associations, syndicats, partis politiques ou simples citoyens, pour appuyer la demande de régularisation des marcheuses et marcheurs ainsi que celles de toutes et tous les sans-papiers.
Merci de partager largement cette pétition.