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Les nouvelles du Jeudi 17 Septembre

Lutter dans un état en cours de dé-démocratisation

Sud Education feat Shurik’n (IAM)

« Liberté pour tous, paroles en l’air
Criées bien haut, fumigènes
Poudre aux yeux, qui deviennent gaz lacrymo
Au pays de la libre opinion
Certains ont des propos
Qui lèvent ce droit à la moitié de la population »

Samedi 12 septembre, les manifestations de Gilets Jaunes étaient interdites par les préfets, à Toulouse et ailleurs parfois sous prétexte de la crise sanitaire, mais parfois non. A Paris par exemple, l’arrêté évoquait simplement la possibilité de troubles à l’ordre public.

En plus des nasses, des gazages, et des blessé.e.s malheureusement habituel.le.s, le jour même le ministère de l’intérieur se targuer déjà avant midi, sur son compte twitter, d’avoir procédé à plus de 200 arrestations. Avant 12h, pour une manif prévu à 14h, des arrestations préventives donc ! Avant même de pouvoir accuser de quoi que soit les personnes interpellées.

Aujourd’hui, jeudi 17 septembre, pas d’interdiction de manifester, tant mieux, mais là aucun problème sanitaire par contre.Ha tiens…

Journalistes empêché.e.s de travailler et arrêté.e.s

Lors de la manifestation à Paris samedi dernier, des journalistes (du collectif la Meute Photographie, de QG et indépendant.e.s) ont été interpellé.e.s et placé.e.s en garde à vue, un journaliste de Là bas si j’y suis a été frappé par des policiers qui tentaient de lui voler son matériel.

Défendre la population ? Le serment d’hypocrites:

Pour finir, des médics présent.e.s sur les lieux des manifs ont également étaient placé.e.s en garde à vue et condamné.e.s.

Ils ne s’en priveront pas, mais ça va devenir compliqué de faire la morale à Poutine au sujet du respect de la liberté d’expression quant il s’agit de coffrer des opposants au régime.

Pour les profs ça va devenir compliqué de continuer d’enseigner l’EMC sans mentir aux élèves.

Violences policières, mort de Mohamadou Fofana.

Une nouvelle victime de la police : Mahamadou Fofana, cousin de la famille Traoré (4 ans après le meurtre d’Adama Traoré par la police) a été retrouvé mort dans la Seine à la suite d’une intervention policière.

Plusieurs éléments à cette heure-ci: confirmation (une nouvelle fois) de l’acharnement de la police sur les personnes racisées et en particulier sur une famille qui élève la voix pour dénoncer le racisme structurel et les violences policières. Dès que les populations discriminées sortent du mutisme qui leur est imposé par un état raciste, le risque encouru est la mort.

Aussi, les policiers ont dit que la mort de Mahamadou Fofana est due à une noyade mais il présente plusieurs blessures au niveau du crâne qui viennent mettre en doute cette version. De plus, le fait que les policiers aient aussi empêché la famille de voir le corps pendant une période rajoute une suspicion quant à la version de la police.

Dans tous les cas, une nouvelle personne est morte du fait de l’intervention de la police.

« La liberté était là il y a pas longtemps
L’égalité l’a prise par la main
Elles sont parties avec le vent »

 

Dans l’Education

Le sexisme fait sa rentrée

Lundi 14 septembre, des collégiennes et lycéennes se sont organisées et s’organisent encore pour lutter contre le sexisme dont elles sont victimes dans leurs établissements scolaires. En effet, dans de nombreux collèges et lycées, les élèves, majoritairement les filles, subissent des remarques sur leurs tenues. Les jupes sont trop courtes ou trop longues, les décolletés trop plongeants, les bandeaux trop larges, etc. En tant que personnel de l’Éducation Nationale, nous avons été témoins à maintes reprises de ces commentaires voire de l’éviction de certaines élèves des établissements suite à l’ordre d’aller se changer…

Pour répondre à la mobilisation du lundi 14 septembre, le ministre évoque dans une allocution les excès de celles qui voudraient « se couvrir le visage » et de celles qui voudraient « avoir des tenues de tous ordres » en y opposant sa « position équilibrée » qui demande à ce que les élèves soient habillées « normalement ». Il conclut par “il suffit de s’habiller normalement et tout ira bien.”

M. Blanquer, pouvez-vous expliciter ce que signifie des « tenues normales » ? Oserez-vous expliquer aux femmes comment « s’habiller normalement » ? Quand une femme est-elle assez couverte, quand l’est-elle trop ? Les filles et les femmes comme les autres individus, doivent pouvoir choisir elles-mêmes leurs vêtements sans subir la sexualisation de leurs corps.

Cette manière d’enseigner les stéréotypes de genre et de pointer du doigt les tenues des filles et des femmes nourrit les inégalités de genre et les violences sexistes. Cela participe à la culture du viol. Rien d’étonnant dans un ministère dont l’inertie en matière de violences sexistes et sexuelles est effrayante. Les personnels comme les usagères attendent toujours l’application de la circulaire du 9 mars 2018 contre ces violences. Mais pour l’instant, les mesures de protection ne sont que trop rarement mises en place et les auteurs rarement sanctionnés.

De plus, comme les années précédentes le ministère fait usage d’images véhiculant des stéréotypes sexistes dans des exercices des évaluations nationales de CP. On voit ainsi, des garçons bricoler et scier du bois tandis que les filles se coiffent et s’endorment avec des petits nœuds dans les cheveux.

Aujourd’hui comme précédemment nous dénonçons ces exercices sexistes présents dans les évaluations mais aussi dans de trop nombreux manuels scolaires.

SUD éducation revendique une véritable éducation à l’égalité contre les stéréotypes racistes et sexistes.

SUD éducation soutient les élèves et les personnels dans leurs combats contre les injonctions vestimentaires sexistes.

SUD éducation revendique de véritable mesures contre les violences sexistes et sexuelles.

Covid 19 : Présence de symptômes, contact avec une personne positive… Quels sont mes droits et obligations ?

Pendant que le ministre continue de clamer que tout va bien dans les écoles, l’ARS reconnaît que les masques distribués ne sont pas efficaces et ne protègent pas les personnels, ainsi déclarés « cas contact » malgré le port de ce masque.

Les remplaçant.e.s de tous bords sont redéployé.e.s pour combler les postes laissés par les enseignant.e.s en quatorzaine et faire croire que le service peut être assuré partout. Plus de formation (CAPPEI), plus de concertation REP+, plus de complément de décharge syndicale…

En attendant que les travailleur.se.s arrivent à s’organiser collectivement pour sauver le service public de l’éducation, et que nos luttes soient victorieuses, voilà de quoi défendre nos droits concernant le Covid 19 :

Les réponses à toutes les questions qui suivent, c’est par ici:

https://www.sudeducation.org/covid-19-presence-de-symptomes-contact-avec-une-personne-positive-quels-sont-mes-droits-et-obligations/

1/ Qui sont les “personnels vulnérables” ?

2/ Je suis personnel vulnérable, que dois-je faire ?

3/ J’ai un facteur de vulnérabilité qui n’est pas expressément citée par le décret, que dois-je faire ?

4/ Je présente les symptômes du Covid-19, que dois-je faire ?

6/ Je dois garder l’un-e de mes enfants de moins de 16 ans dont la classe est fermée provisoirement sur décision de l’administration

Répression contre les 4 de Melle

Les personnels du lycée de Melle (Deux-Sèvres) victimes de répression anti-syndicale viennent de recevoir les convocations pour leurs conseils de discipline. Jusqu’à présent, nous savions que Sylvie, Cécile et Aladin, trois adhérent-e-s de SUD éducation, étaient visé-e-s par des procédures disciplinaires : à la surprise générale, une quatrième collègue, Sandrine, est convoquée pour un Conseil de discipline également. Les dates de convocation s’étalent sur la durée de la semaine précédant les vacances de la Toussaint.
Le rectorat et le ministre Blanquer choisissent donc de franchir un cran supplémentaire dans la répression. Pour rappel, il est reproché à nos collègues la participation à des manifestations contre la mise en place des E3C dans leur établissement.
Face à cet exemple emblématique de la répression anti-syndicale dans l’éducation, SUD éducation appelle à participer à un rassemblement national à Poitiers à l’occasion de la tenue des CAPA disciplinaires le lundi 12 octobre à 13h.
SUD éducation appelle également l’ensemble des personnels à témoigner de leur solidarité avec les 4 de Melle par le biais de prises de positions, de motions en Conseil d’administration ou en Conseil d’école, par l’organisation de rassemblements de soutien devant les DSDEN et les rectorats à l’occasion des Conseils de discipline, et à suivre les initiatives proposées par le comité de soutien.

SUD éducation déposera un préavis de grève spécifique à cette occasion pour toute la semaine du 12 au 16 octobre.

Dans les Facs

Devant la multiplication des clusters dans les universités, alors même que celles-ci n’ont pas encore toutes reprises, le MESRI n’a visiblement pas d’autres réponses qu’en appeler à « l’engagement collectif » de la communauté universitaire et à la « responsabilité individuelle » des étudiant-e-s.

Il ne fallait pourtant pas être devin pour bien voir, depuis la fin d’année universitaire dernière, qu’accueillir plus d’étudiant-e-s avec le même nombre de personnels et le même nombre de m² et sans investissement financier significatif allait créer une situation intenable.

De quelle « responsabilité individuelle » parle-t-on quand on convoque plus d’étudiant-e-s que ne compte de places un amphi lors des réunions de pré-rentrée ? Quand l’accueil dans les RU (sans masques évidemment) se fait toujours dans les même conditions? quand l’Etat ne prend pas ses responsabilités en fournissant des masques aux étudiant-e-s?

De quel « engagement collectif » des enseignant-e-s ou des personnels parle-t-on alors que l’on a multiplié les injonctions contradictoires depuis des mois, que l’on s’est reposé sur un investissement personnel énorme des personnels, que l’on a bafoué le droit du travail en terme de « travail à domicile », que l’on ne fournit que quelques masques lavables en guise de protection ?

Protéger les étudiant-e-s et les personnels des universités, ce n’est pas croiser les doigts et fuir ses responsabilités de ministre en renvoyant la faute sur les soirées étudiantes et la vie sociale, c’est investir massivement et durablement dans l’ESR, associer les personnels dans la politique à mener qui allie protection sanitaire et pédagogie, embaucher des enseignant-e-s sur contrats pérennes afin de pouvoir dédoubler les cours, embaucher des personnels administratifs et médicaux, récupérer des bâtiments pour délocaliser des enseignements.

Le ministère n’a visiblement pas pris la mesure de ce qui se passe au quotidien dans les universités, trop attaché à faire passer au pas de charge sa Loi de Programmation de la Recherche (LPR) que la communauté universitaire rejette depuis des mois pourtant.

SUD éducation réaffirme son opposition à ce projet de loi et sa détermination à construire un véritable service public de l’ESR au service de toutes et tous seul à même à répondre à la crise actuelle à travers un investissement conséquent en moyens humains et matériels.

Que cela soit clair : l’“engagement collectif” des personnels sera bien au rendez-vous lors des mobilisations interprofessionnelles du 17 septembre et devant l’assemblée nationale le 21 septembre contre la LPPR à l’appel de l’intersyndicale de l’ESR.

La Marche des Solidarités s’adresse au Ministre de l’intérieur

Nous déclarons une marche nationale des Sans-papiers qui se déroulera du 19 septembre au 17 octobre à partir des villes de Marseille (départ le 19/09), Montpellier (19/09), Rennes (02/01), Strasbourg (03/10), Grenoble (29/09), Lille (03/10), Le Havre (03/10) vers Paris. Des évènements se dérouleront sur le parcours : marches, manifestations, rassemblements, évènements culturels et politiques… Chacune des marches sera déclarée auprès des préfectures concernées.

Cette marche est organisée par la Marche des Solidarités, au nom de plus de 180 organisations signataires et fait suite à plusieurs mobilisations qui n’ont pas trouvé de réponses à leurs revendications :

  • Le 30 mai des milliers de Sans-Papiers ont manifesté à Paris et dans plusieurs villes.  Dans les jours et les semaines qui ont suivi des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre le racisme et les violences policières.
  • Le 20 juin des dizaines de milliers de Sans-Papiers et soutiens ont manifesté à Paris, Marseille, Lyon, Lille, Rennes, Montpellier, Strasbourg et dans de nombreuses autres villes.

Mais le gouvernement n’a eu aucun mot pour les « premierEs de corvée », aucun mot pour les Sans-Papiers, exploitéEs dans les pires des conditions ou perdant leur emploi sans chômage partiel, retenuEs dans les CRA, vivant à la rue ou dans des hébergements souvent précaires et insalubres. Aucun mot pour les jeunes migrantEs isoléEs. Il n’a eu aucun mot contre le racisme, aucun mot pour les victimes des violences policières.

Pour ces raisons nous organisons cette marche nationale des sans-papiers afin de demander la régularisation de touTes les Sans-Papiers, la fermeture des centres de rétention et le logement pour touTEs.

Durant cette marche et pour tous les parcours, les organisateurs et organisatrices coordonneront les actions dans le respect des mesures sanitaires nécessaires dans la lutte contre la propagation du coronavirus.

Ce sera le cas aussi à Paris où la manifestation se tiendra le 17 octobre. Nous déposerons de façon complémentaire le parcours précis pour la manifestation parisienne en préfecture.

Liberté pour Georges Ibrahim Abdallah !

Solidarité avec la Palestine !

Appel du collectif Palestine Vaincra

Le 24 octobre 2020, Georges Abdallah aura passé 36 ans dans les prisons françaises. Communiste libanais et militant de la cause palestinienne, cette détention en fait l’un des plus vieux prisonniers politiques d’Europe. L’histoire de Georges Abdallah est étroitement liée à la résistance palestinienne. Engagé très jeune aux côtés des réfugié.e.s palestinien.ne.s au Liban, il rejoint les rangs du Front Populaire de Libération de la Palestine au début des années 70 afin de participer à la résistance aux attaques et invasions incessantes d’Israël dans le sud Liban ainsi que la colonisation en Palestine. Il se rendra en Europe, en particulier en France, après avoir cofondé les Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL) dont l’objectif était de combattre les complices desmassacres des peuples libanais et palestinien. Les FARL revendiqueront plusieurs opérations dont les assassinats en 1982, de Yacov Barsimentov et Charles Ray, attachés militaires israélien et états-unien, en mission pour leurs services de renseignements respectifs (le Mossad et la CIA). Cette même année, l’armée israélienne occupe le sud Liban et sera complice des massacres des camps de réfugié.e.s de Sabra et Chatila.

Arrêté à Lyon le 24 octobre 1984, Georges Abdallah est condamné en 1987 à la réclusion à perpétuité pour complicité d’assassinats alors que le procureur demandait 10 ans et que le procès a été le théâtre de nombreuses irrégularités (pressions diplomatiques états-uniennes, avocat qui travaille pour les services secrets…).

Libérable depuis 1999, Georges Abdallah a fait plusieurs demandes de libération sans succès. La dernière en date (2013), acceptée par le tribunal d’application des peines et conditionnée à une expulsion vers le Liban, a été bloquée par Manuel Valls, ministre de l’intérieur de l’époque. Depuis bientôt 36 ans, il lui est reproché de ne pas renier ses idéaux et de continuer à les défendre contre la colonisation, le racisme, le fascisme et en soutien aux nombreuses mobilisations pour l’égalité et l’émancipation humaine.

Reconnu par les prisonniers palestiniens comme un des leurs, soutenir Georges Abdallah c’est soutenir le peuple palestinien qui se bat contre le colonialisme et l’apartheid. Soutenir Georges Abdallah c’est aussi dénoncer la complicité des puissances occidentales avec Israël et une justice française qui bafoue ses règles les plus élémentaires. Depuis de nombreuses années, le mouvement de soutien à Georges Abdallah ne cesse de grandir en France et dans de nombreux pays dans le monde. A Toulouse, nous appelons à participer à un mois de mobilisation pour sa libération ainsi qu’à la manifestation nationale samedi 24 octobre 2020 dès 14h de la gare à la prison de Lannemezan (65) où il est détenu.

Mois d’octobre unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah

Le collectif Palestine vaincra organisera un départ en bus de Toulouse à prix libre. Le rendez-vous sera à 11H30 au métro Basso Cambo avec un retour prévu en début de soirée.

Des activités sont déjà prévues dans la cadre de ce mois de mobilisation pour la libération de Georges Abdallah :

  • Samedi 26 septembre : Stand d’information – de 11h à 13h – métro Capitole
  • Dimanche 11 octobre : après-midi sportive et solidaire avec différents groupes
  • Jeudi 22 octobre : Avant-première du documentaire « Fedayin, le combat de Georges Abdallah » avec l’équipe du film à l’American Cosmograph à 20h30 (pré-vente une dizaine de jours avant)

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