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Discrimination au collège Toulouse-Lautrec ?

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Début juin, nous apprenions avec stupeur que le principal du collège Toulouse-Lautrec de Toulouse avait convoqué les responsables légaux de plusieurs élèves afin de les convaincre de signer une lettre de renonciation au brevet. Il ne s’agit pas d’une demande spontanée des familles, mais bien d’une forte suggestion du chef d’établissement. Sur quelles bases légales s’appuie cette pratique ? Quelles alternatives sont proposées aux élèves ? A notre connaissance, rien n’a été mis en place pour leur permettre de passer le DNB pro ou le CFG.

Nous avons écrit à deux reprises au principal pour en savoir plus. Avec la CGT et le SNES, nous avons également adressé un courrier à la DSDEN. À ce jour, toutes nos demandes d’éclaircissement sont restées sans réponse.

Dans un collège accueillant des enfants de quartiers populaires, dont une grande partie est racisée, y a-t-il eu la volonté de rayer des listes des élèves dont on suppose qu’ils échoueront pour qu’ils ne se présentent pas au DNB ? Ce serait un moyen bien commode pour faire remonter les statistiques de réussite de l’établissement… Mais ce serait aussi une rupture d’égalité insupportable.

La pratique devrait faire scandale or c’est le silence qui règne, étouffant. On peut se demander à juste titre dans quels autres établissements cette pratique est mise en œuvre. Nous craignons de connaître la réponse. Le chef d’établissement s’est senti assez en confiance pour convoquer des familles, avec tout le caractère officiel d’une telle convocation, pour leur faire signer un document afin que leurs enfants ne se présentent pas au brevet. Pour nous, cela traduit une certaine vision de sa part du public qu’il accueille dans l’établissement : une vision a minima paternaliste, avec sa violence symbolique et autoritaire, puisque l’institution qu’il représente pense qu’il n’est pas nécessaire que ces enfants passent le moindre examen de fin de 3ème, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur leur scolarité et leur orientation. Mais comment s’arroge-t-il le droit de décider qui pourra ou ne pourra pas passer son brevet ? Comment a-t-il choisi les élèves ?

Les conséquences sont terribles : quel message est ainsi envoyé aux enfants concerné·es et plus largement à tou·tes les élèves de l’établissement ? Alors que l’école publique doit permettre l’émancipation de toutes et tous, au collège Toulouse-Lautrec, le principal envoie le message suivant : « si tu ne réussis pas assez bien, tu n’auras pas le droit de passer le même examen de fin de 3e que tous les autres enfants en France ». Il n’est guère compliqué d’imaginer les conséquences que cela peut avoir à la fois pour les élèves mais aussi pour leurs familles.

Pour Sud éducation 31-65-82, l’Éducation nationale doit trancher : si cette pratique de lettre de renoncement n’a pas de bases légales, il s’agit au minimum d’un manquement flagrant au droit à l’éducation pour toutes et tous et tout doit être mis en œuvre pour que cela ne se reproduise pas, que les familles et les élèves obtiennent réparation et que les responsables assument les conséquences de leurs actes. Une enquête administrative doit également être ouverte pour savoir si cela ne cache pas une pratique discriminatoire raciste et classiste à l’encontre des élèves ; pour cela, il suffirait de demander au principal la liste des élèves concerné·es.

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