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TOULOUSE le 13 septembre 2018

Communiqué SUD-Rail

Mercredi 12 septembre 2018, la SNCF a annoncé la création de deux consortiums pour concevoir des trains autonomes, sans conducteur, dont la mise en circulation est prévue en 2023.

Guillaume Pépy, le président de la multinationale SNCF, des étoiles dans les yeux, a déclaré à ce sujet : « Avec le train autonome, tous les trains circuleront de manière harmonisée et à la même vitesse, et l’exploitation ferroviaire gagnera en fluidité. Et plus de fluidité, c’est une
meilleure régularité et une plus grande ponctualité des trains. »
Quasiment au même moment, à 714 km de Paris, les usagers gersois ont vu leur TER de

11h06, au départ d’Auch et à destination de Toulouse, supprimé pour des raisons de
stratégie d’entreprise !
Ces usagers, qui ont dû attendre trois heures en gare d’Auch le train suivant, ont été victimes
du rêve fou des dirigeants de SNCF, celui d’une SNCF sans salarié.
Au-delà du train autonome, le projet stratégique de SNCF est de réduire au minimum le
recours à la main d’œuvre humaine.
La nouvelle convention TER, signée entre la SNCF et Mme Delga, présidente du conseil
Régional Occitanie œuvre dans ce sens.
Alors que la présence humaine en gare et à bord des trains a été exprimée comme une
exigence forte de la part des usagers suite aux états généraux du rail et de l’intermodalité, la
nouvelle convention prévoit elle, une baisse de 60% des volumes horaires de vente au
guichets avec une réduction des amplitudes d’ouverture, la suppression de guichets et la
fermeture pure et simple de trois nouvelles gares : Cordes, Albi Madeleine et Varilhes. Mais,
bienveillante, la SNCF prévoit d’installer des systèmes automatiques d’ouverture des gares
pour que « ses clients » puissent accéder aux halls de gare.
La SNCF justifie cette évolution par le développement du numérique, mais pour les usagers
récalcitrants aux nouvelles technologies ou qui ne disposeront pas d’accès internet pour
acheter leurs billets, les cadres de SNCF demandent aux contrôleurs de les « rééduquer » !Les contrôleurs eux aussi sont amenés à disparaître des trains, la convention prévoit la
suppression des agents commerciaux train, dans un premier temps entre
Toulouse/Montauban et Toulouse/Foix pour ensuite être étendu à toutes les lignes de
l’étoile toulousaine. Le contrôle des titres de transport sera réalisé à quai par des brigades,
« nouvelles forces de frappe » selon la direction SNCF. Les voyageurs eux, à bord des trains
sont invités à être plus autonomes.
Pour supprimer les contrôleurs, la SNCF fait évoluer sa réglementation en transférant toutes
les responsabilités de sécurité des circulations et des voyageurs aux seuls agents de conduite.
C’est ce transfert de compétences qui a conduit hier à la suppression du TER. En effet pour
« tenir les délais », l’entreprise a fait le choix de s’asseoir sur la sécurité des circulations et
des voyageurs en délivrant une formation au rabais d’une petite journée aux agents de
conduite alors que la formation initiale en sécurité ferroviaire d’un contrôleur est dispensée
pendant quatre mois et demi !
Les agents de conduite, conscients des risques pour les voyageurs et pour eux-mêmes,
exigent d’être à minima correctement formés à leurs nouvelles fonctions, ce qui est loin
d’être le cas aujourd’hui.
Hier, l’agent de conduite a fait valoir son droit de retrait lorsque la direction lui a imposé de
quitter Auch avec l’ensemble des fonctions de sécurité. Pourtant l’envoi d’un simple mail
aurait pu permettre au contrôleur, présent et formé, de conserver ses fonctions de sécurité
et au train de quitter Auch. Mais cela c’est sans compter sur le mépris de la SNCF pour « ses
clients » et ses salariés, la direction a préféré supprimer le train pour pouvoir sanctionner
notre collègue et en faire un exemple.
SUD-Rail par ce communiqué tient à alerter les usagers, les élus locaux, régionaux et plus
largement l’ensemble de la population sur les conséquences de ces orientations. Dans les
prochains mois, comme c’est déjà le cas dans la nouvelle gare Montpellier SUD de France, il
est envisageable que les usagers des TER Occitanie soient livrés à eux-mêmes, de l’achat du
billet à la descente du train, avec pour seul interlocuteur l’application SNCF de leur
smartphone.
Pour SUD-Rail c’est inacceptable, il en va de la sécurité de toutes et tous et plus généralement de la qualité de service que la SNCF doit à ses usagers.
« Le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous » disait un slogan de la SNCF !
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