Communiqué sur les incidents du samedi 15 mai,
à Toulouse
Les faits :
Samedi dernier, le 15 mai, de nombreuses personnes se sont rendues place Wilson, dans l’intention de protester contre l’action du gouvernement, dans la continuité des manifestations du samedi qui ont lieu depuis un an et demi. Ces personnes ont subi une répression policière arbitraire, violente et systématique. Les forces de police, prétextant un arrêté préfectoral, étaient présentes en quantité disproportionnée, verbalisant au faciès, matraquant des passant·e.s. Elles ont interpellé plusieurs personnes sans réel motif, les entassant dans un fourgon au mépris des distances barrières pour les emmener au commissariat.
Dans le même temps, une manifestation, à caractère politique, appelée par des commerçant·e.s s’est tenue place Saint-Georges. Cette manifestation était soutenue par Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, lui-même présent sur les lieux ainsi que nombre de ses colistier.ère.s. La police les a laissés revendiquer avec bienveillance.
Toujours ce même après-midi, on pouvait assister dans la rue Alsace-Lorraine, au spectacle de groupes importants et denses de personnes faisant des achats dans les magasins fraîchement rouverts. Par ailleurs, le conseil d’État vient d’enjoindre au gouvernement d’autoriser les rassemblements religieux (décision du 18 mai).
Ces faits sont à mettre en parallèle avec la volonté affichée d’Emmanuel Macron et des ministres de contraindre les travailleur·se.s à reprendre le travail, leur faisant courir, ainsi qu’à leurs proches des risques inconsidérés.
Nous dénonçons la répression à deux vitesses des manifestations et affirmons qu’il est tout à fait possible de manifester et faire entendre ses revendications tout en respectant les conditions sanitaires. Cela a été prouvé lors des rassemblements du lundi 11 mai devant les hôpitaux.
Les autorités ont montré leur incapacité à protéger la population contre la pandémie. Par contre elles profitent du contexte sanitaire pour réprimer le mouvement social et étouffer toute contestation.
Les manifestant·e.s du samedi 15 mai sont mobilisé.e.s en faveur du progrès social et expriment une conscience de l’intérêt général. Les différences de traitement entre les types de revendications, les types de rassemblements sont l’expression d’une violence d’état et d’une utilisation politique des forces de l’ordre.
Nous affirmons que cette répression policière s’inscrit dans la continuité d’une criminalisation des luttes depuis de nombreuses années (quartiers populaires, ZAD, lois « travail », gilets jaunes…), se traduisant par des emprisonnements politiques, des blessé.e.s graves et des morts.
SUD Education 31, le 28 mai 2020
-> la version .pdf est ici
illustration prise sur le site du Camé
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