Mardi 22 janvier 2019
Mobilisation Nationale de la Psychiatrie
Psy, Hostos, Sociaux…
Faisons converger nos colères !
La psychiatrie publique se meurt de l’Hôstérité…
Amiens (Pinel), à l’origine de l’appel à manifester le 22 janvier à Paris, Sotteville-Lès-Rouen, Paris, Le Havre, Rennes, Aix, Cadillac, Caen, Villejuif, Nice, Le Mans, La Rochelle, Lannemezan, Toulouse, La Seyne sur Mer, Uzès, Rennes, Morlaix, Blain, Quimper…
Tous les hôpitaux psychiatriques français sont frappés, au bord du gouffre, faute de moyens, d’effectifs médicaux et non médicaux, de lits d’hospitalisation et de structures alternatives. Les collègues qui ne peuvent pas soigner dignement sont épuisé-es et en souffrance éthique.
Partout les mêmes recettes libérales, partout les mêmes résultats, partout des déficits artificiels visant à en finir avec l’hôpital public.
Restructurations à la hussarde, GHT imposés, financements insuffisants, attaque des conquis sociaux, dénonciation des accords RTT, mais surtout attaque du plateau technique psychiatrique fait de chair et d’os, de femmes et d’hommes sans qui aucun soin relationnel n’est possible.
Effectifs et pratiques en berne
Les mesures d’austérités imposées ne posent pas seulement la question des effectifs mais aussi un problème éthique. La première chose à soigner en psychiatrie est la rencontre. Sans personnel en nombre suffisant et suffisamment formé, elle ne pourra avoir lieu.
Dans un contexte de pénurie générale, c’est parce que nous fournissons toutes et tous des efforts au quotidien que nos établissements arrivent à maintenir tant bien que mal leurs missions de service public.
Niant cette réalité, les ARS et les directions alourdissent encore et toujours notre charge de travail.
Que se passerait-il si nous décidions d’exiger une application stricte de la réglementation (refus de revenir sur nos repos, nos congés, refus de fournir nos coordonnées téléphoniques en dehors de la liste scellée des volontaires du plan blanc, refus des glissements de tâches, refus des mesures de contrainte ou d’enferment illégales…) ?
Nous tenons les hôpitaux psychiatriques à bout de bras, si on lâche, ils s’écroulent !
Contre la fatalité technocratique, la Fédération SUD SANTÉ SOCIAUX rappelle que la dette n’est pas du côté où Jupiter le dit : c’est à nous qu’on doit des sous ! Pour rembourser partout en France l’ensemble des comptes épargne temps et/ou les astreintes fantômes… il faudrait fermer pendant 1 an pas moins d’un quart des hôpitaux…
Plus ils marchent et plus on crève !
Les patient-es psychiatriques sont en danger. Difficulté d’accès aux soins faute de structures de proximité, scandaleux délais d’attente pour un 1er rendez-vous, conditions d’accueil dégradées, augmentation des soins contraints, banalisation des services fermés, matelas quelquefois posés à même le sol…
Les soignant-es et autres corps de métiers savent ce qu’il se passe réellement aujourd’hui dans les hôpitaux qu’ils soient généraux, psychiatriques, dans les EHPAD… On manque de moyens humains et certain-es le payent au prix fort. A vouloir payer la dette sans se préoccuper de sa légitimité, sauf celle de confisquer la richesse produite par les travailleur-euses pour la redistribuer à celles et ceux qui ne savent plus quoi faire de leur fric, les politiques au pouvoir laissent sur le carreau les plus vulnérables d’entre-nous.
Psy, hostos, sociaux même combat !
Pour nous les convergences des luttes sautent aux yeux ! Comme dans la psy, le social est asphyxié par des coupes budgétaires. Des appels à projets généralisent la concurrence et favorisent les logiques de fusions. Les équipes travaillent en mode dégradé ; les publics accompagnés sont triés, contrôlés, gérés comme de simples statistiques. Beaucoup de collègues ne se reconnaissent plus dans cette manière de travailler déshumanisée…
Dans les hôpitaux, c’est également l’heure des fusions, de la “rationalisation” des moyens, de l’intensification des charges de travail. Les soignant-es sont à bout, les burn-out se multiplient, la souffrance au travail devient contagieuse au point que certain-es d’entre nous se suicident sur leurs lieux de travail …
Dans les Ehpad, la recherche du profit sur le dos de nos aîné-es devient la norme. Les maisons de retraites privées sont des pompes à fric où seul compte la rémunération des actionnaires. Le personnel est minuté dans la moindre de ses interventions. Les relations humaines sont sacrifiées. Les personnes âgées sont abandonnées…
La convergence de la Psy avec le Social, le médico-social et tous les hôpitaux est à construire pour stopper l’austérité, retrouver du sens professionnel et travailler dignement au service des patient-es et des publics.
Allons à la rencontre de celles et ceux qui luttent !
Faisons-en sorte, et c’est possible partout, que la peur change de camp !
Organisons la résistance dans nos boîtes, arborons le brassard : « Psychiatrie En lutte »… et d’autres brassards suivront : « Hospitalier en lutte, Travailleur du social en lutte… ».
Allons à la rencontre de celles et ceux qui se mobilisent, alimentons la convergence des luttes !
Allons à la rencontre de celles et ceux qui ont des difficultés pour se mobiliser car trop précaires, notamment nos collègues contractuel-les.
Réunissons nous en AG partout !
Il n’y a jamais eu autant d’argent circulant dans le monde !
Si les riches ne savent même plus quoi en faire, nous on sait !
Cet argent, c’est notre richesse, le fruit de notre travail ! Il va bien falloir un jour aller le reprendre…
Un autre monde est possible et il se devra d’être « Solidaires » !