L’union syndicale Solidaires continue à affirmer son soutien à la mobilisation des Gilets Jaunes et à appeler à rejoindre les manifestations. Les syndicats ont un rôle à tenir, en tant qu’outil au service des travailleurs et travailleuses, mais aussi en tant que porteurs d’un projet d’émancipation sociale et donc de transformation de la société. Comme la majorité des Gilets Jaunes, et ce depuis des années, nous luttons dans les entreprises, les services et dans la rue pour davantage de justice sociale, de justice fiscale, pour des salaires dignes, pour plus d’égalité et d’équité (c’est le sens de notre revendication de rétablissement de l’ISF, par exemple).
Dans cette séquence, dans de nombreuses régions, nous avons mis à disposition des Gilets Jaunes nos outils : nos locaux pour organiser des assemblées générales, pour tirer des tracts… De même, dans de nombreux endroits, nous participons aux manifestations, pour tracter, discuter, échanger et aussi pour ne pas laisser la rue et les mobilisations populaires être instrumentalisées par l’extrême droite. Nous gardons notre ligne sur ce point : pas de compromis possibles avec celle-ci, elle n’est pas la bienvenue dans les mouvements sociaux, bien au contraire. Nous refusons qu’elle ait la moindre chance de diffuser le poison dont est imprégné son discours. Nous essayons dans nos services, dans nos entreprises, avec les forces du mouvement social de construire la grève et amplifier ainsi les mobilisations et le blocage de l’économie.
Les débats questionnant la démocratie et la réalisation de plus de justice sociale continuent donc… sur les ronds points, dans les bourses du travail, dans la rue, sur les réseaux sociaux… Le gouvernement ne réussira pas à capter et détourner cette volonté populaire de se réemparer du politique et du social. Le « Grand débat » se fera sans la plupart les acteurs et actrices de cette mobilisation, il n’usurpera pas leur parole dans une parodie de consultation nationale dont la partition est déjà en grande partie écrite. Cette mobilisation des Gilets Jaunes est inédite, quelle que soit son issue, il y aura un avant et un après Gilets Jaunes.
L’usage massif de la violence par la police ne découragera par les personnes d’exprimer leur colère et leur soif de justice et d’égalité. Le pouvoir doit comprendre, enfin, que cette politique de l’escalade dans la répression (arrestations, violences, usage des armes, du gaz etc) ne fait qu’accentuer la détermination de la plupart des manifestant-e-s et le discréditer chaque jour davantage aux yeux de la population.
Quand des policiers pénètrent à l’intérieur d’un lycée, quand ils tabassent dans la rue sans motif des personnes, quand les condamnations de manifestant-es à de la prison ferme se multiplient, quand le nombre de blessé-es graves ne cesse d’augmenter, qu’un mort à Marseille est à déplorer, alors il est temps de partir et de rendre la démocratie à celles et ceux qui la font, le peuple.
Président, un peu de dignité, enfin !
Gilets Jaunes, Acte X : on continue
Paris le 18 janvier 2019