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Commission antiracisme de sud education31-65

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Depuis septembre 2023, une commission antiracisme existe à Sudeduc31-65.

Pourquoi une commission antiracisme à Sud Education 31-65 ?

1 – Contexte et nécessité

En France, toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison (notamment) de leur origine, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée constitue une discrimination et est punie par la loi. Et pourtant la réalité vécue par les premier·ères concerné·es est toute autre. Même si la loi française interdit les « statistiques ethniques », on sait que l’on a plus de difficultés à trouver un logement, un travail, à avoir des soins corrects si on est arabe ou noir.e que si on est blanc.he. On a aussi plus de risques de mourir sous les coups et les tirs de la police ou d’être envoyé·e en prison par les tribunaux mais aussi d’être orienté·e vers des filières dévalorisées et destinées à fournir une main d’œuvre sous payée. Les représentations et imaginaires racistes, la peur de l’autre ou le mépris de cultures présentées comme « inférieures » ou « inassimilables » imprègnent donc encore et toujours la société, bien au-delà des mouvances d’extrêmes-droites. Ces représentations et imaginaires, issus de la longue histoire coloniale française et européenne, imprègnent aussi les institutions du pays et diffusent un racisme toujours renouvelé par la permanence d’un colonialisme au présent, que ce soit en « Françafrique » ou dans les pays encore sous tutelle coloniale aujourd’hui (« DROM-COM » « territoires ultramarins » ou colonies départementalisées). Nous sommes actuellement confronté·es à une montée de l’extrême droite raciste et nationaliste, de groupes identitaires violents dont les attaques se multiplient, et qui infusent parfois jusque dans nos classes par l’action délétère de « parents vigilants » notamment. Mais il faut faire aussi face à la perspective désormais plausible d’une arrivée de l’extrême droite politique historique au pouvoir, ainsi qu’au présent à une radicalisation droitière et raciste du pouvoir lui- même. La récente loi Immigration en est le plus récent exemple. Il nous faut donc répondre à la fois à un racisme systémique (ou institutionnel) produit par les structures ou les politiques de l’Etat français, et à un racisme individuel entretenu par des stéréotypes, des sentiments de supériorité et exacerbé par des peurs comme celle du déclassement social ou du « grand remplacement ». En tant qu’organisation syndicale, comment pouvons-nous agir ? Notre terrain d’action c’est d’abord notre lieu de travail : l’école. Nous pensons qu’il faut partir de là pour ne pas nous disperser, tout en regardant aussi au-delà des murs de nos bahuts. Nous sentons l’urgence de la situation, la nécessité d’en parler entre nous, dans le syndicat, mais aussi là où on bosse. Trois impératifs : Apprendre à repérer les micros agressions racistes, dénoncer les discours, les politiques et les actes racistes et agir collectivement pour leur barrer la route !

2 – Sur nos lieux de travail, quels constats ?

Nous rencontrons des difficultés à porter ce combat sur nos lieux de travail, pour différentes raisons : Le racisme est insidieux, il s’insinue dans les têtes sans qu’on y prenne garde, il est porteur de grande violence car les personnes visées le sont individuellement. En classe, le racisme est toujours présent dans certains contenus disciplinaires, il peut surgir dans les relations entre élèves ou entre enseignant et élèves, des incidents ont aussi pu se produire lors de sorties scolaires, lors de stages en entreprise. Dans les salles des personnels, on entend parfois des propos, des remarques teintés d’un racisme qui ne dit pas son nom. D’autre part, une forme de racisme institutionnel touche personnels et usagers. Ainsi, le clivage est flagrant dans la répartition des rôles et des missions au sein des établissements scolaires : la grande majorité des enseignant·es sont des personnes blanches, tandis que les collègues précaires (agent·es de service, contractuel·les…) sont très souvent et majoritairement des personnes racisées. Les élèves racisé·es continuent d’être stigmatisé·es à travers les politiques d’orientation, de tri scolaire ou de mixité sociale. Le dernier « Choc des savoirs », à l’image de l’« égalité des chances » (et non des droits) est une nouvelle attaque frontale menée contre les populations issues de l’immigration largement présentes dans des classes laborieuses sans capital social ou économique permettant d’élaborer des stratégies scolaires. Tout en donnant des outils pour combattre les discriminations dans le cadre d’un antiracisme moral et normatif, l’institution est à l’offensive : La loi de 2004 sur les signes religieux qui rompt avec la loi de 1905 en visant une minorité et en étendant le devoir de neutralité aux usagers du service public (parents…) et dans de nouveaux espaces (sorties scolaires…) est régulièrement mentionnée dans les textes. C’est elle qui a induit l’évaluation de l’absentéisme pendant l’Aïd en mai 2023 ou bien la très politique et médiatique interdiction de l’abaya à l’école lors de la dernière rentrée scolaire.

3 – Le syndicat : un outil pour la lutte anti-raciste

Les statuts de notre syndicat indiquent clairement que nous cherchons à « … Donner la priorité au dialogue, aux relations d’entraide et d’échange entre collègues. A ce titre, les violences, agissements, agressions ou propos sexistes, racistes, lgbtqiphobes… n’ont leur place ni dans notre syndicalisme, ni dans la société. Œuvrer pour une société juste et égalitaire, contre l’exclusion, … » Toutes ces violences s’articulent et se nourrissent les unes les autres. Une approche intersectionnelle ne peut que renforcer la construction de notre syndicalisme de lutte et de transformation sociale. Répondre aux différentes situations de racisme et les interdire sur notre lieu de travail, c’est avoir une expression syndicale claire, offensive, collective et déterminée. Combattre au quotidien le racisme institutionnel, les lois islamophobes, les stigmatisations dont sont victimes les élèves racisé·es (dans les politiques d’orientation et de tri scolaire) et les collègues racisé·es relève d’un antiracisme politique. Il ne s’agit pas de pacifier les antagonismes entre blancs et non-blancs dans le cadre des « valeurs de la la République » mais de s’attaquer aux mécanismes d’un ordre inégalitaire. D’où l’importance de cette commission. Nous avons des outils syndicaux à notre disposition : – Être attentif·ves aux situations de racisme sur nos lieux de travail. Soutenir les personnes concerné·es si ielles le souhaitent. – Déposer des HIS ou des RIS sur ces situations. – Rappeler la hiérarchie et l’institution à leurs obligations de lutter contre toutes les discriminations, y compris racistes. – Organiser des stages pour mettre en place des temps et des espaces de parole, de réflexion collective et de création d’outils. – S’appuyer sur nos expériences de luttes collectives. – Partager les travaux du groupe de travail de la commission anti raciste Sud Éducation au niveau fédéral. – Faire connaître les outils de pédagogie antiraciste existants, en construire d’autres.

La commission antiracisme est ouverte. Pour la rejoindre, n’hésitez pas à contacter le syndicat.

 

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