« JOB Dating » au rectorat de Toulouse !
Lu sur le site du rectorat : https://www.ac-toulouse.fr/recrutement-de-personnels-enseignants-dans-le-second-degre-job-dating-au-rectorat-le-24-mars-125552
« Il faut dégraisser le mammouth » clamait Clade Allègre, ministre de l’Éducation Nationale (PS) au tout début des années 2000, en parlant sans honte du service public de l’Éducation Nationale dont il avait la charge. Depuis, pas un seul de ses successeurs n’a failli à cette mission de « mise au régime ». C’est donc une vieille histoire qui date et dure depuis le début des années 2000 et dont les épisodes se suivent et se ressemblent comme ceux d’une mauvaise série. Le problème, c’est qu’à force d’imposer une diète féroce à l’école, celle-ci se retrouve avec juste la peau sur les os ! Et la période « Covid » a mis en évidence, comme à l’hôpital, les conséquences désastreuses de ces politiques de casse des services publics.
Bref, dans l’académie de Toulouse, comme partout, on manque de personnels et ça commence à vraiment trop se voir et se savoir (200 postes non pourvus début décembre 2021 et un vivier de remplaçant.es épuisé.es du fait des incessantes suppressions de postes !).
Mais le rectorat a plus d’un tour dans son sac ! Sans jamais remettre en question ce dé-zingage du service public, voire même en le cautionnant, le rectorat de l’académie de Toulouse se met en quatre pour trouver des solutions : il a ainsi pris une initiative bien dans l’air du temps : organiser un « Job Dating » pour recruter des profs « sur le tas »… Ou comment précariser toujours plus des missions d’éducation dont tous les politiques clament pourtant l’importance quand il s’agit de les mettre au premier plan pour faire face à tous les « maux de la société »…
Il s’agissait donc ce jeudi 24 mars de recruter des personnels enseignants contractuels dans le second degré dans différentes matières : Anglais, Économie Gestion, Lettres modernes, Lettres/Histoire/Géographie, Mathématiques/Physique/Chimie, Sciences de la vie et de la terre (SVT), Physique/Chimie, Sciences et Technologies Industrielles (STI), Technologie… L’inscription était obligatoire pour participer (le rectorat a-t-il craint une « opération de sabotage » de la part de certain.es militant.es syndicaux tendance islamo-gauchistes ? Va savoir…)
Les « agents recruteurs » du rectorat (un binôme de professionnels composé d’un inspecteur de la discipline et d’un responsable Ressources Humaines) ont reçu les candidat.es, répondu à leurs questions qu’on imagine nombreuses et donner des informations sur les différents postes à pourvoir. On se demande comment ces binômes ont bien pu « vendre » cette sale tambouille !?
Face aux médias, Vincent Denis, représentant du rectorat, explique : « Cela nous permet d’avoir davantage de visibilité. Et de toucher un public qui ne sait pas forcément que l’on peut devenir enseignant autrement que par les voies classiques ». Ah nous y voilà ! Recruter des personnels en contrat précaire, sous-payés et sans formation, jetables quand l’institution n’en a plus besoin, c’est en effet, éviter les « voies classiques » qui permettent de recruter des personnels titulaires, formé.es aux métiers de l’enseignement et payé.es régulièrement (à défaut de l’être correctement). Ça change la donne du point de vue de la qualité des conditions de travail pour les personnels et donc de la qualité de l’enseignement pour les élèves.
Et l’ubérisation du service public continue à marche forcée : « Nous avons l’ambition de constituer un vivier de personnels, mobilisables rapidement, dans le cadre de la préparation de la prochaine rentrée scolaire », indique le secrétaire général du rectorat.
Exemple de profils des candidats qui se sont présentés à ce job dating (dont la plupart ont voulu garder l’anonymat – on se demande bien pourquoi) :
– un patron de quatre supermarchés répartis dans le Sud-Ouest qui brigue désormais un poste d’enseignant contractuel en économie et gestion dans un lycée professionnel.
– un docteur en économie, ingénieur, consultant en cybersécurité.
– un titulaire d’un Master 2 de recherche en Lettres
– une doctorante en Sciences de l’Univers
– une ingénieure privée d’emploi et en reconversion après 30 ans dans le privé
Des profils atypiques qui aspirent toutes et tous à devenir… des contractuel.les précaires de l’EN, payé 1.600 euros net par mois.
Vincent Denis, le secrétaire générale de l’Académie de Toulouse, promet sans rire : « on ne les abandonne pas. Ils seront accompagnés. Il y a tout d’abord un processus de formation de quelques jours. Puis ils seront accompagnés par l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’établissement qui les recevra et par les inspecteurs de leur discipline qui les suivront avec attention ».
« Quelques jours de formation », en lieu et place de deux années pour celles et ceux qui passent par le cursus de recrutement classique… Est-ce bien sérieux ?
« Un accompagnement par les équipes pédagogiques des établissements » ? Vraiment ? Les équipes en question ont la tête sous l’eau et n’ont déjà plus le temps de se concerter suite à des années de dégradation des conditions de travail ! Quelle foutaise !
SUD Éducation 31-65 dénonce depuis des années les politiques de casse du service public de l’Éducation Nationale. Nous constatons quotidiennement sur nos lieux de travail la dégradation des conditions de travail, les situations de burn out et de souffrance au travail, les cas de harcèlement et de maltraitance institutionnelle envers nos collègues précaires (retards de salaires, angoisse du renouvellement du contrat, non paiement très fréquent des mois de juillet et août si le contrat commence un peu trop tard ou s’arrête un peu trop tôt, absence d’interlocuteur.rices dans les services du rectorat, elles et eux-mêmes soumis à un fonctionnement en sous-effectif et à la multiplication des contrats précaires qui fragilisent les services…
Comment garantir dans ces conditions, pour les élèves, un accueil serein et des conditions d’enseignement de qualité ?
L’institution nous méprise, à commencer par le sinistre Blanquer. Toute la chaîne hiérarchique assume, le doigt sur la couture du pantalon, cette mise à mal de l’école publique.
Sur le terrain, seule la solidarité entre tous les personnels et l’action collective nous protège du désastre et nous permet de croire encore qu’une autre école est possible, dans une autre société !
Mobilisation des ATSEM de la ville de Toulouse contre la mobilité obligatoire – vendredi 1° avril
Mobilisation nationale des AESH le 5 avril
Des centaines d’élèves non accompagné.es
L’accompagnement mutualisé, saupoudré, bradé
Équipes et élèves en souffrance, parents en détresse
AESH malmené.es , épuisé.es, écœuré.es, en burn out
Et toujours un salaire indécent au regard du rôle fondamental des AESH
STOP À L’INCLUSION SCOLAIRE AU RABAIS
STOP À LA MALTRAITANCE INSTITUTIONNELLE
STOP AU MÉPRIS
Grève nationale des AESH le mardi 5 avril
le tract intersyndical : ici
Préavis de grève fédéral
Sortez sans crainte, vous êtes couvert.es
La fédération SUD Éducation a déposé auprès du ministère un préavis couvrant l’ensemble des personnels sur la période du 21 mars au 20 mai :
Cabinets de conseil : McKinsey et cie… rendez l’argent
Au cours du quinquennat Macron, plus de deux milliards et demi ont été dilapidés… dans le recours à des cabinets de conseil. Ce montant a même presque atteint 1 milliard sur la seule année 2021.
Pognon de dingue distribué à ces cabinets de conseil par des gouvernements ravis de travailler entre casseurs de services publics tout en se finançant sur fonds publics.
Des centaines de milliers d’euros se sont ainsi envolés pour chaque rapport ; pour réfléchir ici à “l’évolution du métier d’enseignant” ; là sur le “télétravail dans la fonction publique”…
Pourtant, qui mieux que les premier-es concerné-es, les agent-es publics dans ces cas-là, pour s’emparer de ces sujets et savoir ce qu’iels ont à faire.
Les travailleuses et travailleurs n’ont jamais besoin que d’elleux-mêmes pour débattre, s’organiser et faire évoluer leur outil et conditions de travail.
D’autres rapports issus de ces mêmes cabinets de conseil (alors même que les services de l’État ont bien entendu en leur sein tous-tes les agent-es nécessaires) sont d’un mépris encore plus immense pour la population qui subit les politiques libérales et peinent à finir le mois. Ils prônent ainsi sans vergogne la suppression d’aides sociales, des mesures régressives pour les réformes à venir type retraite…
Les cabinets de conseil, chantres de l’austérité et de la doctrine libérale, ne sont rien d’autre que des valets grassement rémunérés par l’argent public.
Alors que la priorité du gouvernement devrait être la prise en compte des besoins de la population, et notamment le développement des services publics qu’il s’acharne à détruire depuis des années, les ministres n’ont eu de cesse de commander des rapports pour rien, si ce n’est légitimer la paupérisation des services publics, au profit d’entreprises privées attendant les marchés juteux.
La pandémie a bien démontré ce que Solidaires défend depuis longtemps. La nécessité de services publics pour l’ensemble de la population, répondant aux besoins sociaux et enjeux écologiques sur l’ensemble du territoire. C’est bien cela l’urgence absolue.
L’état des services publics est pourtant effarant : services de santé qui n’avaient déjà pas les moyens de fonctionner avant la crise sanitaire et qui depuis sont toujours plus pressés et pressurisés. Éducation nationale là aussi sans moyens suffisants, diminution des services de con-trôle, comme l’inspection du travail notamment, suppression de postes dans des services déjà à flux tendu notamment aux Finances Publiques, … etc.
Double effet gagnant pour les cabinets puisque ces mêmes suppressions permettent d’éviter de contrôler ces mêmes cabinets de conseil qui justement pratiquent l’évitement fiscal.
Les cabinets de conseil prennent l’argent de l’État mais font en sorte de ne jamais participer à l’effort collectif au travers de l’impôt. La population et les services publics n’ont pas besoin d’eux.
Solidaires condamne et dénonce ces dérives inacceptables et ce pillage du bien public au profit d’intérêts privés. Cet énième épisode démontre qu’il faut sortir du capitalisme et des politiques néolibérales menées par et pour les riches, au détriment de la population et notamment des classes populaires, premières bénéficiaires des services publics.
Le communiqué en PDF de Solidaires national : ici
Mobilisons nous contre la dissolution du Collectif Palestine Vaincra !
En quelques jours et à la demande d’Emmanuel Macron, Gérald Darmanin aura donc dissout le Collectif Palestine Vaincra qui déposera prochainement un recours devant le Conseil d’État. Cette décision purement politique intervient au terme d’une campagne de diffamation menée par l’extrême droite israélienne et ses relais en France. Pendant trois ans et aux côtés d’autres organisations, le Collectif Palestine Vaincra a multiplié les stands d’informations, les rassemblements, les manifestations et les campagnes de mobilisation en soutien au peuple palestinien : autant d’occasions d’afficher clairement
des positions antiracistes et anticolonialistes.
La dissolution qui touche aujourd’hui le Collectif Palestine Vaincra est donc un pas de plus dans la criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine. Car c’est bien l’ensemble des organisations progressistes et solidaires qui sont visées aujourd’hui à travers cette attaque. Plus que jamais nous devons faire front contre cette offensive liberticide gravissime et ces atteintes récurrentes aux droits les plus élémentaires d’association et d’expression !
Le Comité contre la dissolution du Collectif Palestine Vaincra qui regroupe des organisations syndicales, politiques, collectifs et associations, appelle à une semaine de mobilisation mi avril (date à fixer) contre la dissolution du Collectif Palestine Vaincra et contre la criminalisation de la solidarité avec la Palestine à la veille du recours au Conseil d’État de ce collectif toulousain. Une cagnotte de soutien sera prochainement mise en place.
Comité contre la dissolution du Collectif Palestine Vaincra
22 mars 2022
Non à la dissolution du GALE ! Solidaires et antifascistes !
Après s’être attaqué à Nantes révoltée, puis à des associations de solidarité avec les palestinien.nes, il semble que le ministère de l’intérieur ait décidé d’enclencher la dissolution du Groupe Antifasciste Lyon et environs (GALE).
Alors que la priorité devrait être de résolument s’attaquer à la violence fasciste qui gangrène le pays dans une campagne présidentielle où les thématiques racistes et xénophobes ont largement droit de cité, Darmanin s’en prend donc à un collectif qui lutte contre l’extrême droite
Nous constatons à travers cette procédure uniquement politique que la répression, notamment à Lyon, n’est dirigée que dans un sens.
Rien n’est fait contre les locaux des ex-identitaires.
Rien n’est fait à la suite des attaques fascistes qui, outre des dégradations laissent des blessé-es après leur passage. Ces attaques, planifiées, préparées et organisées, se font en nombre, sous forme « commando » et visent au saccage. Citons pour l’exemple l’attaque le 20 mars 2021 de la librairie « La plume noire » par une bande de 40 fascistes ou celle du 28 juin 2021 à l’encontre de personnes réunies dans un bar pour suivre un match de l’équipe de France de football lors de l’Euro.
Le gouvernement choisit de s’attaquer aux antifascistes à l’heure où il n’y a jamais eu autant de violences commises par des individus et des groupes d’extrême droite.
Nous apportons tout notre soutien aux militant.es antifascistes du GALE.
Paris, le 21 mars 2022
Le communiqué de Solidaires national en PDF : ici
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