1) L’école n’est pas la garderie du Medef !
Alors même que les écoles fermaient dès le 16 mars pour raison sanitaire, parce que les enfants répandent le virus très rapidement et que les écoles deviennent alors des foyers actifs de propagation, voilà qu’elles réouvrent le 11 mai… Vous pensiez que ce serait le cas quand la « guerre » serait finie et qu’un armistice serait signé entre le virus et le gouvernement? et bien non, même pas! C’est le cas parce que le gouvernement et le Medef (c’est pareil oui on sait) ont décidé que l’économie devait reprendre. Alors du coup il leur faut une garderie. On vous le disait déjà la semaine dernière que c’était pas une blague, mais on s’est dit qu’il fallait en rajouter une couche: ceci n’est donc toujours pas une blague.
C’est même pire! Parce que Jean-Michel a parlé… et en grand maître qu’il est, il a tout fait pour tenter de camoufler les vraies raisons d’une réouverture… Comme à son habitude, il reste flou et joue sur des effets d’annonces, en laissant ensuite la verticalité des décisions s’opérer, et chaque localité faire comme elle peut/veut.
L’épidémie n’y changera rien, non. Alors les questions persistent: comment reprendre à moins de 15 quand les élèves sont 35 par classe? Comment assurer un suivi de tous les élèves, en présentiel et à distance simultanément? Comment seront géré.e.s les transports? les cantines? les internats? Quel matériel sanitaire sera mis à disposition?
Bref, vous l’aurez compris, reprendre dans de telles conditions serait irresponsable. Voilà pourquoi SUD Education exige des garanties et réclame 7 mesures exceptionnelles à retrouver ici ou ici.
Et les personnels s’organisent déjà! Les camarades de l’école maternelle Dauriac ont fait un courrier à leurs collègues enseignant-e-s, conseiller-e-s pédagogiques et IEN, expliquant qu’elles refusent de prendre part à une réflexion sur les modalités qui rendraient possibles une rentrée le 11 mai.
L’appel de l’AG educ’ de Pantin appelle les collègues à exercer leur droit de retrait ou droit de grève si les conditions de reprise ne sont pas réunies, vous pouvez le lire ici.
Et en tant que parents d’élèves, pour s’opposer au retour en classe de son ou ses enfants, un premier exemple de lettre ici, mais bien d’autres fleurissent en ligne !
-> si jamais, voici le préavis de grève du 21 avril au 14 juin 2020
& sinon, vu devant des écoles à Marseille…
2) Mayotte : non à la surenchère sécuritaire dans l’Éducation nationale
Avec l’arrêté du 7 avril 2020, les agent-e-s des équipes mobiles de sécurité à Mayotte sont autorisées par l’administration à s’équiper de matraques de type bâton de défense ou tonfa, de matraques et tonfas téléscopiques, relevant de la catégorie D. Il leur suffira d’avoir une attestation délivrée par le recteur et visé par le préfet de Mayotte. Ces équipements ne sauraient constituer une réponse satisfaisante pour assurer la sécurité des personnels et des élèves dans les établissements scolaires.
A travers un recours gracieux auprès des ministres de l’Intérieur et de l’Éducation nationale, la fédération des syndicats SUD éducation demande le retrait de l’arrêté du 7 avril 2020 relatif à l’autorisation de détention et de port d’armes pour les agent-e-s des équipes mobiles de sécurité du ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse dans le Département de Mayotte, publié au Journal officiel de la République Française le 9 avril 2020.
La mission des Équipes mobiles de sécurité, mises en place à partir du mois de mars 2010, est avant tout d’intervenir auprès des établissements et sur leur demande pour mener des opération de sécurisation des abords par des actions de prévention auprès des élèves notamment.
L’arrêté du 7 avril 2020 modifie les missions des EMS (équipes mobiles de sécurité) en introduisant de façon réglementaire le fait que les équipes mobiles de sécurité armées se substitueraient aux forces de la sécurité intérieure. Ces dernières sont formées aux opérations de sécurisation et de maintien de l’ordre. Or, les EMS sont placées sous l’autorité fonctionnelles des chef-fe-s d’établissement qui ne sont pas formé-e-s pour encadrer des personnels armés.
Les risques encourus par la population scolaire sont insuffisamment pris en compte dans l’arrêté qui n’offre aucune garantie concernant une éventuelle structure de contrôle de l’action des EMS
La fédération des syndicats SUD éducation demande l’annulation de l’arrêté querellé.
Pour SUD éducation, une approche éducative doit être globale et non répressive ; il faut d’abord des moyens humains et matériels conséquents dans ce territoire délaissé par la Métropole qu’est Mayotte.
3) Pour la suspension des loyers et l’accueil des sans-domicile
Extrait du communiqué du DAL:
EXIGEONS DU GOUVERNEMENT QU’IL SUSPENDE LES LOYERS ET LES FACTURES pour éviter une situation de précarisation toujours plus grande !
Les sans-logis, les mal-logés, les locataires et habitants modestes sont les plus exposés à l’épidémie et ses conséquences sociales et économiques. En période de chômage partiel et d’augmentation du prix des produits alimentaires, un moratoire est nécessaire ! Soyons là également pour les mal et sans logé-e-s en général !
NOUS VOUS INVITONS À EXPRIMER VOTRE SOUTIEN
LE SAMEDI 25 AVRIL À 20H À VOTRE FENÊTRE ! MAIS EGALEMENT TOUS LES SAMEDIS À 20H !!
Filmez-vous, prenez-vous en photo et envoyez nous tout en mp sur la page du DAL Toulouse31 ou sur dal@daltoulouse.org,
Applaudissements, bruit, concert de casseroles, slogans, musique mais aussi banderoles et affiches:
Faisons-nous entendre et voir depuis la fenêtre de chez nous pour demander :
Des mesures d’urgence sont possibles le temps de l’épidémie :
La réquisition immédiate pour les sans-abris et les très mal logés dans les zones tendues, des logements vacants de grands propriétaires, des locations Airbnb &Co, des hôtels vacants et des logements sociaux inutilisés ;
La suspension des loyers et rétablissement renforcé des APL ;
La suspension des factures impayées d’énergie, d’eau, de téléphone et d’internet pour cause de revenus insuffisants ou en baisse ;
L’arrêt du harcèlement des sans-abris et des mises à la rue qui continuent : expulsions illicites, occupants sans titre, camping, habitat léger ou mobile…
Rejoignez les locataires solidaires exigeant ce moratoire en signant l’appel : https://www.loyersuspendu.org/je-rejoins-les-locataires-solidaires/
Le logement c’est pour les gens pas pour l’argent !!
-> Lettre aux bailleurs ici
-> paroles de sans-logis et mal-logé.E.s ici
4) Le chomage partiel pose question
Depuis la mise en place de la loi d’Etat d’urgence sanitaire du 23 mars 2020, plus de 10 millions de salarié-es ont été placé-es en activité partielle.
Ce dispositif qui implique la prise en charge par l’Etat, mais aussi par les salarié-es eux mêmes au travers de l’UNEDIC, d’une partie du salaire doit permettre aux salarié-es d’être indemnisé-es à hauteur de 84% net. Les entreprises peuvent solliciter la mise en place de ce dispositif pour toute la période de l’état d’urgence sanitaire, dans la limite du 31 décembre 2020.
A compter du 1er mai, les règles changeront encore et ce seront désormais également l’ensemble des salarié-es en arrêt dérogatoire c’est-à-dire en arrêt pour garde d’enfants ou parce que vulnérables qui basculeront dans le système d’activité partielle.
Depuis son déploiement, ce dispositif a engendré à la fois de nombreuses questions de la part des salarié-es, dont de nombreux-seuses salarié-es intérimaires soumis à une grande précarité et à des droits bien moindres en l’absence de chômage partiel mis en oeuvre par les entreprises d’intérim elles-mêmes. Mais aussi et surtout de très nombreuses dérives de la part des employeurs. Du manque de transparence sur le nombre d’heures réellement déclarées, des salaires minorés aux pressions exercées sur les salarié-es pour cumuler activité partielle et télétravail, alors que cela est bien entendu formellement interdit. Inquiétude également d’un risque de licenciement en cas de refus d’activité partielle pour l’entreprise ou lorsque l’employeur refuse d’en faire la demande.
Toutes ces questions sur l’activité partielle ont été largement posées par des salarié-es inquiet-es lors de leur appel au Numéro Vert lancé par Solidaires fin mars.
Avec la bascule au 1er mai prochain de tou-tes les salarié-es en arrêt pour garde d’enfants notamment dans ce dispositif, il y a fort à penser que le nombre croissant de questions sur le sujet ne se démentira pas.
Ce dispositif de “chômage partiel” à court terme ne peut qu’être utile en cette situation d’urgence sociale.
Mais doit se poser la question rapidement du partage des richesses tandis que les augmentations salariales se sont faits rares et ridicules depuis plus de vingt ans alors même que les profits et les dividendes ont eux largement augmentés. Ce dispositif 22 avril 2020 implique surtout un transfert du paiement d’une partie des salaires des entreprises vers l’Etat et les salarié-es eux-mêmes. Or par ailleurs, les sources de financement de l’Etat ont été largement taries notamment par la suppression de l’ISF et une fiscalité favorable aux plus riches, tandis que la fraude fiscale est évaluée à 100 milliards d’euros par an en France et que les moyens d’y faire face ne sont pas satisfaisants.
Solidaires réclame la justice fiscale, et une répartition des richesses qui ne se fasse pas au détriment des salarié-es, chômeur-euses, étudiant-es, retraité-es, précaires..
L’Union syndicale Solidaires exige que les droits des salarié-es soient respectés dans la période que nous connaissons et met tout en oeuvre pour aider les salarié-es, les chômeurs/ses, les étudiant-es à faire valoir leurs droits. Le numéro d’appui syndical 0 805 37 21 34 animé par des militant-es de tous les secteurs est accessible à toutes et tous, sous la forme d’un “numéro vert”, gratuit depuis un téléphone fixe ou portable et fonctionne 7/7 de 9h à 19h.
5) Le coronavirus ne connait ni couleur, ni nation, ni frontières !
Pour les soutiens aux exilé·es, l’état d’urgence sanitaire et les mesures de confinement menacent toutes les personnes à qui l’on refuse le droit de circuler et de s’installer en France et en Europe.
Si des mesures ont été prises, les conditions d’existence des exilé·es en font à l’évidence des « personnes à risque » face au coronavirus et pour autant cela n’est pas pris en compte par les pouvoirs publics.
La violence d’État durant l’épidémie du Covid-19 continue par des agressions policières comme à Calais, des refoulements, expulsions ou placements en Centre de rétention, mais aussi par une indifférence des plus froides.
Des collectifs et associations ne baissent pas les bras et malgré le confinement. Elles poursuivent leurs actions de soutien direct aux exilé·es par des distributions de repas dans la rue. Elles dénoncent les pratiques préfectorales qui maintiennent les obligations de présentation en commissariat pour les personnes assignées à domicile et enferment des sans-papiers dans les endroits les plus propices à la contamination. Elles utilisent les armes juridiques pour contester des ordonnances de la loi d’urgence sanitaire qui mettent en suspens le droit d’asile, continuent leurs actions de plaidoyer et d’informations.
Les syndicats Solidaires et leurs militant·es combattent les mesures prises qui ignorent ou excluent les étranger·es comme lors de la fermeture des CROUS, ou sont largement insuffisantes au vue des situations de mise en péril pour les plus démuni·es comme dans la protection de l’enfance et a fortiori pour les mineur·es isolé·es, ainsi que pour toutes les personnes en grande précarité.
Notre union syndicale exige la fermeture des CRA, la libération de toute personne en rétention, l’arrêt des assignations à domicile, le respect absolu du droit d’asile, des mesures de protection renforcées pour tous les sans-abris quelque soit leur situation administrative, des hébergements au moyen de réquisitions, l’accès à la santé, l’hygiène et à la nourriture, la régularisation de tout-es les sans papiers.
Article complet à retrouver ici
6) Plus que jamais, le 1er mai !
Alors que le monde entier fait face à la pandémie, ce premier mai sera plus que jamais la journée internationale de luttes des travailleuses et travailleurs.
Depuis le début de la crise sanitaire, des millions de personnes sont confinées. De nombreux pays vivent grâce aux oublié-es, aux invisibles de nos sociétés, qui continuent à travailler, le plus souvent au risque de leur propre vie.
Évidemment ce sont d’abord l’ensemble des personnels de santé qui n’ont pas comptées leurs heures, leur dévouement. Ensuite il y a tous les salarié-es, souvent des femmes, du commerce, de l’agro-alimentaire, du paramédical du social, du nettoiement…, ainsi que tous-tes ces agent-es de la fonction publique qui ont continué d’assurer leurs missions de service publics, et plus largement ceux et celles qui travaillent au service de la population.
Les paroles de reconnaissance des gouvernements n’ont pas été suivies d’actes forts. Les mots sont évidemment insuffisants pour exprimer notre colère, et notre détermination à faire changer les choses. Nous porterons ce 1er mai 2020, bien que confiné-es, les revendications qui sont plus que jamais d’actualité :
- Car sacrifier la santé des travailleurs-ses n’est pas admissible
- Car sacrifier les droits des travailleuses-eurs sur l’autel de l’économie n’est pas tolérable et ne pourra continuer quelle que soit la situation
- Sacrifier les plus précaires d’entre nous n’est pas admissible dans une société d’égalité et de solidarité
Le 1er mai doit permettre à chacun et chacune de s’emparer de ces revendications, et par tous les moyens de les rendre visibles.
Même confiné-es, manifestons toutes et tous le 1er mai, avec des pancartes, banderoles ou en envahissant les réseaux sociaux(…) et donnons à cette journée une véritable force collective !
Le 1 er mai, soyons visibles, solidaires, déterminées. Nous ne paierons pas la crise générée par des choix politiques d’un système capitaliste mortifere.
Transformons le monde de demain en un monde vivable, de justice sociale, écologiste et féministe !
Communiqué intersyndical complet à lire ici !
7) Violences policières toujours
Depuis toujours les violences policières sévissent dans les quartiers et cette période de confinement le prouve encore une fois. Des rues vides qui laissent encore plus libre champ aux policiers pour réprimer, réprimer, réprimer, tabasser, tuer aussi. Déjà plusieurs morts et des blessé.e.s qu’on arrête de compter (y’en a qui continue de compter quand même), et toujours autant d’impunité. Les quartiers s’embrasent, nous les soutenons. Ces violences ne peuvent plus durer, cette terreur doit cesser.
Cet article Nouvelles du jeudi 23 avril 2020 est apparu en premier sur Sud Education Haute Garonne et Pyrénées.