Alors que les Services de Santé réclament des moyens et du matériel supplémentaires depuis
des années, force est de faire le triste constat que nos gouvernants préfèrent rouvrir des pans entiers de l’économie alors que parallèlement le confinement devrait se prolonger, voire se durcir. Il est surréaliste et totalement inconscient de maintenir l’économie au détriment de la santé. Les situations connues, tant en Chine que chez nos voisins Italiens, en attestent.
La Poste, elle, n’est pas en reste. Elle essaie clairement de tirer profit des besoins de service
auprès de la population pour se faire une place de choix sur le créneau qu’elle convoite depuis
quelques années : les « services payants ». Le « Service Public », moqué avec force par nos dirigeants est aujourd’hui revenu dans toutes leurs bouches.
Or, le constat est terrifiant. Le nettoyage et la désinfection des véhicules, des postes de travail,
ne peuvent se faire faute de produits adaptés et de personnel qualifié disponible. Les « gestes
barrières » sont irréalisables au quotidien dans tous les services et la situation sanitaire se dégrade au lieu de s’améliorer comme en témoigne les nombreux arrêts de travail.
Dans la droite ligne de nos gouvernants, des directeurs, depuis leur sofa, s’octroient le droit
verbalement de refuser les « positions de retrait » en lieu et place de la justice, seule habilitée à trancher en pareilles circonstances. De fortes pressions sont mises sur les agents, par un encadrement local, souvent très isolé et, lui-même, peu soutenu par sa hiérarchie, en cas de problème.
Dans ce contexte de « guerre sanitaire », on peut et on doit s’interroger sur la nécessité de
faire parvenir les masques, dont La Poste disposerait, aux services essentiels (santé/
Ehpad/pompier/ambulanciers/aide à la personne/…) qui en manquent cruellement. Cette priorité est la conséquence directe de l’incurie de nos gouvernants en matière d’écoute et de prévention des Services de Santé (Hôpitaux, épidémiologistes, infectiologues, etc…).
Au quotidien, entre mettre une facture dans une boite aux lettres et permettre de sauver une
vie il n’y a pas de choix à faire ! La Poste s’honorerait d’une telle démarche et cela permettrait de fermer temporairement des services qui pourraient très rapidement devenir des foyers d’infections supplémentaires. Rappelons-nous le rassemblement œcuménique à Mulhouse…mais eux, ils ne savaient pas ! Maintenant on sait ! Comment croire, en plein confinement, qu’un facteur pourrait passer jusqu’à 6h30 dehors sans courir le moindre risque et sans en faire courir aux autres ?
Nous rappelons également que la durée de vie de ce virus sur les objets (dont courrier/colis)
n’est pas encore clairement définie. Elle est controversée. Pour distribuer du courrier il faut d’abord le ramasser dans les boites jaunes ou dans les entreprises encore ouvertes. Même dans le meilleur cas de figure, il ne se passe assurément pas 3 heures entre 2 manipulations (client/postier et postier/client).
SUDptt31 exige l’arrêt de toutes activités postales.
Toulouse, le 22 mars 2020