Il est aujourd’hui prouvé que de hauts responsables de l’université du Mirail avaient établi une liste noire des personnels grévistes en 2018 pour restreindre leurs accès à certaines salles du campus lorsque la fac avait rouvert ses portes ! Une scandaleuse atteinte au droit de grève !
La fac du Mirail a connu une mobilisation particulièrement intense en 2018, contre la loi ORE et la fusion des universités toulousaines, où les étudiants et les travailleurs de l’université, par leur unité et leur détermination avait obtenu le départ de l’ancien président Daniel Lacroix.
Cette lutte, d’abord locale puis qui s’était ancrée dans la mobilisation nationale contre Parcoursup, avait été initiée dès décembre 2017 par les personnels administratifs et quelques enseignants de l’université, qui se sont rapidement mis en grève et ont entraîné des milliers d’étudiants dans la bataille. Si la mobilisation nationale contre les réformes du gouvernement avait été mise en échec, notamment par une répression policière féroce et les expulsions des facs occupées, le Mirail a connu une victoire partielle puisque le projet de fusion des universités toulousaines avait été retoqué.
Mais après l’expulsion du Mirail par la BAC et les CRS, en mai 2018, de hauts responsables de l’université ont cherché à faire payer au prix fort cette lutte exemplaire aux grévistes. La réouverture du Mirail s’était faite sous haute surveillance (notamment par le biais de l’embauche de vigiles d’une sécurité privée). Certains travailleurs de l’université avait également eu la surprise de voir que leurs « pass salto » (permettant d’accéder aux différents bâtiments du campus) n’ouvraient plus les portes des salles. Une limitation d’accès aux bâtiments justifiée alors par un bug informatique.
Mais des documents qui ont récemment fuité révèlent très clairement que certains directeurs d’UFR (notamment l’UFR SES – Sciences Espaces et Sociétés), la direction générale des services (DGS) ainsi que le Directeur du patrimoine immobilier avaient mis en place une liste noire des grévistes, dans le but conscient de leur limiter l’accès aux bâtiments. Parmi les destinataires, le « briseur de grève » personnel de la ministre Vidal, Richard Laganier qui avait été arbitrairement nommé pour remplacer la présidence destituée. Ce dernier, dont la direction d’établissement entraîne de telles méthodes, a été nommé recteur de l’académie de Nice en avril 2019 pour ses bons et loyaux services.
Ces échanges mails proprement scandaleux sont une preuve irréfutable de la politique de répression des grévistes qui sévit encore aujourd’hui au Mirail contre les travailleurs enseignants et administratifs qui veulent faire valoir leur droit de grève. A l’origine de cette atteinte au droit de grève, Alain Miaoulis (Directeur général des services), son adjoint et Directeur du patrimoine François Pelisset, ainsi que Michèle Saint-Jean, directrice de l’UFR SES, sont aujourd’hui toujours en poste à l’université, et siègent dans des instances de direction comme le Conseil d’Administration ! Les travailleurs visés par ces mails, figurant sur la liste noire, ainsi que leurs collègues et les étudiants, ne comptent pas passer ce scandale sous silence. Ces trois responsables, qui établissent un véritable fichage des grévistes dans notre université, doivent démissionner immédiatement !