1) Les vacances arrivent, mais la lutte continue et la force est avec nous !!!
Cette semaine prouve une fois de plus que même si Macron ne l’veut pas, nous on est là ! La mobilisation du mardi 17 a été largement à la hauteur de celle du 5 décembre, plusieurs milliers de personnes restent déterminé-e-s pour réaffirmer leur colère et dire NON à cette contre réforme des retraites!
Photo prise par le camé (collectif auto média énervé) de Toulouse
Nous ne supportons plus ces politiques néolibérales qui font violence à toute une partie de la population en la précarisant toujours davantage. Nous n’en pouvons plus de ces politiques managériales qui bousillent nos conditions de travail chaque jour un peu plus. Nous nous soulevons contre ce monde qui détruit toute forme de collectif, qui anéanti les systèmes de solidarité et réduit la protection sociale à néant. Et c’est bien parce que nous sommes contre ce projet de retraite et contre ce monde, qu’on continuera de faire du bruit, le combat ne fait que commencer !
A Toulouse et alentours, dans le 1er degré, une centaine d’écoles fermées et plus de 60% des collègues étaient en grève mardi, le second degré toujours très mobilisé ! Une assemblée générale a eu lieu le matin où la reconduction a été votée jusqu’au mardi de la semaine de la rentrée (ou jeudi si l’appel intersyndical n’appelle pas à mardi). Un appel en est sorti, à lire ici. D’ici là, des appels sont lancés pour continuer les tournées d’établissements et rejoindre tous les appels interpros possibles. Et parce que l’argent peut être le nerf de la guerre, la caisse de grève est toujours active, on vous invite à la faire tourner un maximum!! Une soirée de soutien aux grévistes pour alimenter cette caisse aura lieu samedi 21 décembre au Hangar, dès 19h, venez nombreux et faites tourner!
Alentours: dans la Lauraguais tout comme à Colomiers, les collègues sont fortement mobilisé-e-s et participent activement à des rencontres/ag/réunions avec les camarades d’autres secteurs, dans la volonté de pousser à davantage de blocages et d’actions interpros.
Du côté de St Gaudens, environ 2000 manifestant-e-s mardi qui sont passé-e-s par l’hôpital, puis Sicasmur, Pôle emploi, Finances Publiques, Poste, sous préfecture et finit place Pegot. A chaque « arrêt » un.e gréviste de la boîte en question a pris la parole.
Dans le Gers, dès 7h du matin mardi, l’AG des grévistes de l’éducation à bloqué la DSDEN. Dans une ambiance cordiale, le personnel de l’inspection et le DSDEN n’ont pas pu rentrer mais ont pu prendre un café. Puis à 10h, les grévistes ont rejoint la manifestation intersyndicale qui a rassemblé près de 3000 personnes.
Pour avoir une idée de la mobilisation éduc ailleurs en France, tu peux aller consulter le bulletin de mobilisation juste ici.
Plusieurs lycées ont été bloqués par les lycéen-ne-s mercredi matin, au moins 25 rien qu’à Paris et plus de 50 en île de France malgré une forte répression policière et administrative. A Toulouse, les lycéen-ne-s bougent depuis un moment déjà et ont tenu leur AG hier à 14h. Un communiqué intersyndical local pour dire stop à la répression lycéenne a été envoyé en début de semaine au préfet et au recteur, à lire ici.
Du côté des étudiant-e-s, leur AG de lundi a décidé d’imposer une suspension des cours jusqu’aux vacances à la présidence, contre quoi ils bloqueraient la fac. La présidente a accepté et a reporté les partiels à Janvier. Très nombreux-ses à la manifestation, ils et elles soutiennent pleinement la lutte des grévistes de l’éducation et font même tourner une caisse de grève pour alimenter celle de l’éduc, merci à eux et à elles!
T’as pas encore vu l’interview de Blanquer par sudeduc? Nooooon…. allez, il te reste encore une chance de la voir ici !
2) Les autres secteurs ne lâchent rien non plus, pas de trêve jusqu’au retrait !!
- deux actions interpro ce matin organisées par Solidaires31 et l’AG de grévistes de l’éduc: blocage de ronds points et barrages filtrants à Balma/Auchan et Colomiers avec tractage. Une centaine de camarades à Balma ont provoqué une longue file de véhicules jusqu’à 9h!
- action appelée par le collectif inter-asso ce matin à 10h30: recouvrage du local de la permanence de Moudenc pour dénoncer la baisse de subventions municipales des associations. L’action s’est bien passée mais s’est soldée par une arrestation (rassemblement devant le commissariat à 16h pour exiger sa libération).
- action appelée par des agent-e-s du ministère du travail mardi matin pour un rassemblement sonore devant la cité administrative en vue de bloquer l’entrée principale: une soixantaine de camarades rassemblé-e-s ont fait une bonne heure de boucan puis sont entré-e-s dans les bâtiments pour réveiller les personnels à tous les étages.
- 7 des 8 raffineries sont toujours en grève: parait que la pénurie est inévitable…
- Ca continue du côté des blocages de dépôts RATP malgré la forte répression et plusieurs arrestations, les grévistes et soutiens interpros restent déterminé-e-s
- Les cheminot-e-s ne lâchent rien et n’ont pas de trêve de noël prévue dans leur agenda (non non!). Toujours plus de 60% de grévistes aujourd’hui du côté des conducteurs!
- Dans l’énergie, les coupures de courant sont de plus en plus fréquentes!! C’est ainsi que des enseignes comme Amazon, Auchan, Boulanger, Ikea, plusieurs centres commerciaux et même une cité administrative ont été plongées dans le noir quelques heures… et dans les Pyrénées orientales, des agents ont rebranché des milliers de compteurs qui avait été bridés pour impayés… merci camarades!! Un petit point ici (date de mardi):
- Forte mobilisation à Météo France avec 30% de grévistes mardi dernier, et une reconductible votée pour la première fois depuis 2010! Depuis leur mobilisation continue et de nouvelles Ags s’organisent
- Dans les finances publiques, l’annonce de la suppression de plusieurs dizaines d’emplois à Toulouse ont fait grandir la colère. Un communiqué de presse est à lire ici, plus d’info sur france 3.
- du côté de l’hôpital, les personnels grévistes ont été rejoints par les internes la semaine dernière et le mouvement ne faiblit pas!
action des hospitalier-e-s de Mantes-la-Jolie
- communiqué de la coordination des intermittent-e-s et précaires (CIP) à retrouver ici.
- deuxième communiqué de l’AG inter-lutte à lire ici, pour rappel, l’AG se réuni tous les dimanches à partir de 16h à La Chapelle.
3) Communication de SUD Education suite à la tentative d’enfumage de la présidente de la fac du Mirail
Face à un mouvement social sans précédent, notre présidente nous fait croire qu’elle nous soutient et nous permettra la mobilisation des étudiant.e.s et des personnels. C’est en fait de l’enfumage ! (un de plus)
Pour les personnels, malgré un vague mail aux chefs de service pour leur dire qu’il n’y aurait pas de recensement mardi dernier, cette information n’a pas été diffusée à tous les personnels, même lorsque certains l’ont demandée. Ce manque de clarté n’est pas innocent.
Ce qui a entrainé une confusion totale sur la possibilité de s’absenter ou pas sans se sentir coupable vis à vis de leurs chefs et collègues. Ce sentiment s’accentue évidement chez les trop nombreux personnels précaires.
Pourtant, nombreux sont ceux qui nous ont fait part de leur désir de se mobiliser contre cette réforme qui impactera fortement leur retraite, et en arrière-plan celles de leurs enfants.
Pour les étudiant.e.s, c’est encore pire, précarité pendant leurs études, précarité dans le monde du travail et maintenant, précarité pour leur vieillesse. Après avoir voulu maintenir les examens mardi 17 décembre prochain et suite à l’AG qui s’est déroulée jeudi 12 décembre, la présidente accorde quelques miettes (voir communiqué présidente en date du 13 décembre).
Pour SUD-Education le compte n’y est pas ! Nous étions prêts à jouer le jeu d’un consensus permettant à la fois que puisse continuer une activité universitaire, certes réduite, en laissant la possibilité aux personnels de se mobiliser. Cela passait évidemment par une absence totale de recensement durant tout ce mouvement social important. Ce ne sont pas des miettes que nous demandons ! Dès lors, tout en sachant que nous ne sommes ni la SNCF, ni la RATP, ni même routiers et qu’il est malheureusement déjà difficile pour de nombreux personnels de finir le mois (précaires, parents isolés etc), ces oboles sont insuffisantes.
En l’absence d’une entente qui aurait pu convenir à toutes et tous, Chercheur.e.s, Enseignant.e.s Chercheur.e.s, Enseignant.e.s,Chargé.e.s de cours, vacataires, Biatss et étudiant.e.s, c’est donc le rapport de force qui s’impose !
Que reste-il comme possibilités aux personnels, autre que le blocage, pour se faire entendre et pouvoir se
mobiliser sans être fortement impactés financièrement ?
Cette réflexion est largement partagée par les étudiant.e.s qui ne sont pas dupes face au report d’une journée d’examen sans suspension des cours et n’ont pas d’autre choix, eux aussi, que rentrer dans le dur pour se faire entendre. Ces derniers déplorent le manque de courage de la présidence et auraient souhaité un geste ambitieux à l’instar du président de Rennes 2 qui a annulé les cours et reporté tous les examens en janvier permettant ainsi aux étudiant.e.s de se mobiliser pour leur avenir dans de bonnes conditions.
SUD-Education a très bien compris que nous ne gagnerons pas la bataille de l’hégémonie et que le blocage devient le seul moyen de donner les conditions nécessaires à la mobilisation de celles et ceux qui veulent s’investir pleinement, notamment les plus précaires. Et ce ne sont pas quelques demi-journées accordées au gré du vent qui vont permettre cela.
SUD-Education demande une absence totale de recensement durant la semaine prochaine et compte bien faire en sorte que tous les personnels qui le désirent puissent se mobiliser.
Pour tous ceux qui lèvent haut le bouclier de la démocratie en arguant que la majorité est contre le blocage, que la démocratie ce n’est pas la tyrannie des plus nombreux, nous citerons Tristan Edern Vaquette :
« En 69, les Français ont voté à droite à 70 % et malgré ça la société a connu un profond changement. Comme toujours, car c’est un fait historique, on le doit à une large minorité activiste prête à se battre pour ce en quoi elle
croit. Même si le pouvoir ne l’écoute pas sous prétexte que la majorité est prête à tout subir, quel autre choix elle a que de se radicaliser ? »
4) Nouveau Livret Scolaire Numérique pour le bac: stop à la surcharge de travail !
Le Livret scolaire unique vient remplacer les livrets propres à chaque filière. Il sera utilisé dans le cadre des jurys du baccalauréat. C’est pour le ministère l’occasion d’aller plus loin dans la transformation d’un baccalauréat vidé de sens et dévalué.
Les enseignant-e-s seront conduit-e-s à noter sur 4 les compétences du livret scolaire unique. On remarque néanmoins que les compétences évaluées ne sont ni celles du programme des classes de première, ni de terminale, ni celles sanctionnées dans Parcoursup. Les enseignant-e-s devront donc évaluer des compétences qu’ils et elles n’auront pas travaillées pendant l’année. L’expression orale est entièrement absente de ce livret scolaire unique.
Certaines compétences ont des intitulés dont la subjectivité rend impossible leur évaluation. C’est le cas par exemple en EPS avec « construire durablement sa santé » ou encore « accéder au patrimoine culturel en tant que pratiquant, spectateur ou critique ». En EMC, les enseignant-e-s devront évaluer la compétence de « mobiliser à bon escient les connaissances, méthodes et outils ».
Enfin, la dernière partie du livret scolaire est consacrée à sanctionner l’engagement de l’élève. Or, l’engagement des élèves ne devrait pas faire l’objet d’une évaluation dans le cadre du baccalauréat. Cette évaluation est normative et creuse les inégalités entre les élèves qui ont le patrimoine culturel et financier nécessaire à un engagement citoyen au lycée valorisé par l’institution d’une part, et entre ceux et celles qui n’y ont pas accès d’autre part.
Derrière un prétendu livret “unique” se dissimule en fait un troisième système de notation qui s’empile sur les deux précédents : les compétences à évaluer s’ajoutent aux notes et aux appréciations des bulletins. SUD éducation dénonce ce projet de livret scolaire conçu dans la précipitation : il participe à la dégradation des conditions de travail des enseignant-e-s induite par la réforme des lycées. Ce livret s’ajoute au refus du ministère de rémunérer les corrections des E3C, à l’absence de banque données pour préparer les élèves à ces épreuves, aux difficultés à préparer les élèves à un Grand Oral dont on ne connaissait pas le contenu à la rentrée 2019 ainsi qu’aux nombreux dysfonctionnements dûs à la casse des filières voulue par le ministre.
5) L’Etat briseur de grève ou apprenti sorcier
Le 17 décembre, des centaines de milliers de travailleurs étaient en grève et plus d’un million de personnes manifestaient pour demander le retrait du projet de réforme des retraites.
Le même jour, le gouvernement a adopté un décret (Décret n° 2019-1365 du 17 décembre 2019) autorisant des dérogations aux règles en matière de temps de conduite et de repos pour le transport routier de voyageurs et ce, jusqu’au 24 décembre.
La seule logique de ce décret est de casser la grève à la SNCF, la RATP mais aussi dans les centaines d’entreprise de transports par bus.
En autorisant des dérogations de temps de conduite permettant de dépasser de 2 heures les limites maximales quotidiennes pour les conducteurs de bus, le gouvernement prend volontairement le risque de provoquer des accidents de transports en commun suite à l’extrême fatigue imposée aux conducteurs
Comment un gouvernement garant de la sécurité routière peut-il jouer autant avec le risque routier.
L’Union Solidaires Transports appelle les conducteurs de transports routiers de voyageurs à refuser toute augmentation de leur temps de conduite et à se mettre en grève.
6) Procès France Télécom J-2 avant le verdict, le témoignage d’Eric Beynel pour Solidaires
Du 6 mai au 12 juillet, s’est tenu le procès d’anciens hauts dirigeants de la multinationale France Télécom, devenue Orange, accusés harcèlement moral par une centaine de parties civiles dont Sud PTT et Solidaires. Durant celui-ci, de nombreuses personnalités, scientifiques, écrivains, artistes… vont écrire, dessiner, filmer des compte-rendus jour après jour, l’histoire du procès selon leur point de vue…Pendant ce procès exceptionnel, Basta ! et la petite boîte à outils de l’union syndicale Solidaires vous avait proposé un suivi régulier des audiences.
Le verdict sera rendu vendredi 20 décembre 2019 à 10 h du matin. Nous publions un certain nombre d’interviews et de textes d’ici là. Aujourd’hui une interview d’Eric Beynel, porte parole de Solidaires, à la sortie de l’audience où il a pris la parole au procès des suicides à France Télécom.
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7) Premiers retours de nos camarades à Lavrio
Cet article Nouvelles du jeudi 19 décembre 2019 est apparu en premier sur Sud Education Haute Garonne et Pyrénées.