Parce que nous sommes celles qu’on invisibilise en permanence, dans les emplois du soin, de la santé, de l’éducation, du nettoyage, du commerce sous-payées, peu ou pas reconnues,
Parce que nous sommes toujours celles qu’on contraint aux jobs à temps partiels, qui subissent de plein fouet la précarité, le chômage,
Parce que nous sommes toujours payées 25% de moins que les hommes, que nos pensions sont de 40 % inférieures… et encore à gérer très majoritairement l’éducation et les tâches domestiques !
Parce que dans notre vie nous serons une sur quatre à subir du harcèlement sexuel au travail, 100 % à subir du harcèlement de rue, des milliers chaque année à subir des viols ou des agressions sexuelles, des centaines à risquer la mort par violences conjugales.
Parce que nous cumulons les discriminations, de genre, de classe, de race, et lesbo,-bi- transphobes,
Parce que nous sommes celles qui subissons le plus de violences en étant réfugiées, sans-papiers..
Parce que l’accès au droit à l’avortement est aussi menacé en France, et que le délai légal n’est toujours pas étendu à 14 semaines
Parce que les enfants peuvent encore être reconnus comme ayant consenti à une relation sexuelle avec un adulte alors qu’elles et ils en sont les victimes
Parce que nous ne voulons plus mourir, mais nous organiser et lutter pour la vie, comme nous nous sommes engagées à le faire avec les femmes Zapatistes et des femmes du monde entier.
PARCE QU’ON EN A MARRE !
On en avait marre avant. On en a encore plus marre après un an d’une gestion de pandémie qui nous a particulièrement mises en danger.
On en a encore plus marre suite aux pantalonnades et aux fausses promesses du gouvernement : on attend toujours une véritable revalorisation salariale des métiers féminisés et de véritables moyens pour lutter contre les violences
On en a encore plus marre suite au mépris du gouvernement sur les sujets concernant les femmes, notamment quand il nomme ministre un homme suspecté de viol, ou quand il envisage de mettre sur le marché public le 3919 !
Et parce que, particulièrement ces dernières années, ces derniers mois :
Nous avons lutté et crié contre les violences sexistes et sexuelles, leur impunité, les failles de la justice et qu’elles se sont encore aggravées avec le confinement,
Nous avons dénoncé les inégalités professionnelles femmes hommes dans le privé et la fonction publique, signé des accords égalité qui ne sont pas respectés, entendu des promesses non tenues sur la reconnaissance des métiers « indispensables » et très féminisés en ces temps de Covid
Nous avons dénoncé les inégalités de prise en charge des tâches domestiques, les inégalités de prise des congés parentaux..
Contre la précarité, contre le patriarcat de ce monde, contre toutes les dominations que nous subissons. Puisque nous avons toutes une raison de nous mettre en grève et que nous souffrons toutes de la même oppression.
Parce que les luttes pour les droits des femmes et contre le patriarcat sont et doivent être internationales. Ce système de domination à l’origine de toutes ces inégalités et ces violences, et qui se nourrit du capitalisme que nous combattons aussi, n’a pas de frontières.
Parce que, ensemble, nous sommes puissantes. Les argentines nous l’ont montré en obtenant après plusieurs années de luttes le droit à l’IVG ! Continuons de prendre également les choses en main et mobilisons-nous. Ce sont nos batailles collectives, imaginées par nous même, qui feront bouger les choses afin que les violences patriarcales cessent, quelles qu’elles soient.
Nous serons toutes et tous « en grève » à l’image des femmes en grève de par le monde, nous serons dans la rue à manifester et revendiquer,
car sans les femmes, le monde s’arrête !
Solidaires revendique :
- L’égalité salariale (et non une bonne note de l’Index !), et une revalorisation salariale et de carrière immédiate pour les métiers les plus féminisés dans la santé, le soin, l’éducation, le nettoyage, le commerce…
- La fin du recours aux précaires dans la fonction publique et la titularisation des précaires (majoritairement des femmes) actuel-les.
- Une formation dès l’école non-sexiste, et des formations spécifiques sur les questions de violences sexistes et sexuelles, aux stéréotypes, aux partages des tâches, et à l’ensemble des discriminations.
- Un milliard, des moyens pour lutter contre toutes les violences sexistes et sexuelles et la ratification de la convention de l’Organisation Internationale du Travail contre ces violences au travail avec des droits nouveaux pour les salariées.
- Une régularisation des sans-papier-ères et une protection genrée des sans-papières.
- Un accès à l’avortement, aux centres IVG, confinement ou pas, et un délai légal d’avortement étendu à 14 semaines.